Des employeurs du secteur sanitaire et social ont perturbé la circulation, ce mercredi matin, à Montpellier. Ils organisaient une opération escargot entre le rond-point de l'autoroute, le centre-ville et l'ARS Occitanie. La 4 voies de l'aéroport a été bloquée le temps de la manifestation.
Les responsables, principalement d'associations, et les salariés des métiers de soin et du secteur social reprochent à l'Etat d'avoir été exclus du Ségur de la santé et donc privés de revalorisation des salaires et de financement.
Faibles salaires, manque de moyens, pénurie de personnel, les professionnels du soin et de l'accompagnement du secteur associatif ont dénoncé ce mercredi une dégradation de leurs conditions de travail, à l'occasion d'une journée nationale de mobilisation.
"Qui prend soin de nous?", le slogan des manifestants
Huit fédérations représentant ces professionnels du soin qui travaillent auprès des personnes âgées
ou handicapées, des sans-abris ou des enfants en danger organisaient une opération escargot à Montpellier et à Toulouse, ce mercredi.
Leur but, alerter le public et l'ARS Occitanie sur la crise qui touche ce secteur pourtant pourvoyeur d'emplois.
Nous défendons nos salaires, notre avenir et celui des personnes auprès desquelles nous intervenons. On veut des moyens pour pouvoir travailler correctement et mener nos actions à bien.
Maryline, infirmière dans un foyer d'hébergement d'urgence.
A l'arrêt, sur la route de l'aéroport, dans sa voiture et dans un concert bruyant de klaxons, Christine, directrice d'un centre espace-famille dans l'Hérault est en colère : "Les primes pour les uns et pas pour les autres, le Ségur de la santé a été discriminatoire et souvent au sein d'un même établissement, entre les métiers. On a recréé des inégalités entre les personnels encore plus flagrantes qu'avant le Segur et le Covid".
Beaucoup de ces professionnels n'ont pas eu droit à la hausse de salaire de 183 euros nets par mois.
Dans le cortège de la centaine de voitures qui a gêné la circulation, en milieu de matinée, des hommes et des femmes venues de toute l'Occitanie. Une manifestation pour attirer l'attention sur les conditions de travail, les efforts consentis pendant la crise sanitaire.
Moi, je suis agent d'entretien à Millau. J'ai travaillé comme les soignants durant le Covid. J'étais sur place, tous les jours. Et maintenant, je veux la même prime que mes collègues. On va se battre pour celà.
Thierry, employé à Millau.
Un plan national de soutien et des recrutements
Ces fédérations réclament également "un plan ambitieux pour la santé, le social, le médico-social, l'autonomie et le handicap", qui porterait sur le "financement" et la "structuration" de l'offre ainsi que sur la "formation du personnel pour assurer la viabilité" du secteur.
Selon eux, 50.000 postes sont actuellement à pourvoir dans les établissements et services du secteur social, médico-social et sanitaire privé non lucratif.