C'est une agression jeudi soir, dans l'enceinte du lycée professionnel Jules Ferry de Montpellier, qui est à l'origine du droit de retrait des enseignants, ce vendredi matin. Ils ont stoppé les cours pour protester contre l'insécurité croissante dans leur établissement scolaire.
Il est 18h, jeudi soir, quand une lycéenne entre avec un homme qu'elle présente comme son frère dans le lycée professionnel Jules Ferry de Montpellier.
Elle est convoquée par la Conseillère principale d'éducation pour mettre fin à sa scolarité. Une décision radicale prise car la lycéenne ne vient plus en cours depuis des mois.
Agression de la CPE, de deux lycéens et d'une assistante d'éducation
Arrivés devant le bâtiment de la vie scolaire, la lycéenne et son frère sont accueillis par la CPE. La discussion s'engage et rapidement le ton monte.
La CPE tente de faire rentrer le duo dans le bâtiment pour rejoindre son bureau mais l'homme l'invective. Puis, il prend des lycéens à partie. La CPE tente de calmer le jeu mais l'homme décoche un coup de tête. La femme est sonnée.
L'agresseur s'en prend ensuite à deux élèves attirés par l'altercation puis à une assistante d'éducation.
Tous sont frappés plus ou moins violemment, avant que le duo ne décide de quitter les lieux.
Les secours et la police sont alors prévenus et les quatre victimes conduites à la clinique pour soigner leur blessures et traumatismes.
Pas de cours au lycée
Ce vendredi matin, à leur prise de service, les professeurs et personnels du lycée professionnel Jules Ferry ont décidé de débrayer et de faire jouer leur droit de retrait face à l'insécurité dans leur établissement.
Une banderole a été apposée sur les grilles du lycée pour dire "stop à la violence". Et une cinquantaine de lycéens et personnels du lycée sont rassemblés devant en soutien aux 4 victimes.
"C'est l'agression de trop" explique un enseignant. "Car il y en a eu d'autres les années précédentes. Ce n'est pas une première ici".
Le rectorat et la Région Occitanie qui gère les lycées de la région ont été prévenus. Des plaintes vont être déposées et une enquête est ouverte.
Depuis des années, nous demandons une meilleure sécurisation de l'établissement. Notre lycée est coupé en deux par une rue, il est ouvert à tous. N'importe qui peut rentrer et agresser des élèves ou des profs sans être inquiété.
Un enseignant du lycée professionnel Jules Ferry.
Pour les professeurs, "la sécurisation du lycée passe par la fermeture de la rue qui dessert l’établissement en passant entre les deux sites".
Il n'y a donc pas de cours pour les 800 élèves ce vendredi.
Une réunion avec les 70 personnels du lycée doit avoir lieu lundi matin pour décider des suites à donner à ces agressions.