Depuis quelques semaines la rumeur de création d'une structure visant à défendre les travailleurs de nuit de la Police nationale, les "nuiteux", courait dans tous les commissariats de France et d'Outre-Mer. C'est une première en France,"Option Nuit" vient de voir le jour à Montpellier.
Ce sont en quelque sorte, les policiers de l'ombre. Parce qu'ils en ont assez d'être les oubliés de la police, ils ont décidé de se faire entendre pour faire évoluer un statut qui n'a pas progressé depuis plus de 20 ans.
C'est une première en France et elle entend bouleverser le monde du syndicalisme. "Option Nuit", syndicat créé par et pour les nuiteux, vient de voir le jour au sein de la Police nationale.
Son objectif est de défendre les "oubliés" des forces de l'ordre, ces travailleurs de l'ombre, invisibles la journée, au moment où se prennent les décisions.
Nous travaillons pour 97 centimes d'euros de l'heure, huit euros par jour de plus qu'un policier de jour
" Nous réclamons un vrai statut, il était question que celui-ci soit enfin revu en septembre, or il n'en est rien. Nous travaillons pour 97 centimes d'euros de l'heure, huit euros par jour de plus qu'un policier de jour, or nous avons une espérance de vie plus courte de cinq ans, des carences en vitamine D, plus de problèmes oculaires, cardiaques et une pénibilité accrue par la dangerosité la nuit et des effectifs moins importants surtout en cas de gros problème", note William Maury, représentant national du syndicat.
" Il ne s'agit pas d'opposer le jour à la nuit". Une journée dure 24 heures, nous en travaillons 12h 08 et nous sommes légitimes à nous faire entendre et respecter", ajoutent les représentants d'Option Nuit dans leur communiqué.
Stop à l'enfumage
Stop à l'enfumage écrit le syndicat qui ne veut plus de "discours éloquents mais des décisions réfléchies et responsables, pour lutter contre la démotivation qui guette les services de nuit. Nous espérons avoir un rendez-vous avec notre ministère de tutelle au plus tard le 1er juillet", espère William Maury qui menace de changer de ton si cette demande devait rester lettre morte.
En seulement six jours, la plate-forme "Option Nuit" a enregistré les demandes d'adhésion de plus de 6000 nuiteux de toutes directions, de tous grades de tous les commissariats et services de France.
"C'est la moitié des effectifs nationaux des policiers travaillant de nuit. Nous espérions une petite vague, c'est un raz-de-marée, preuve s'il en est que le besoin de se faire entendre est bien réel, se félicite William Maury".