Malgré la demande de renvoi des avocats de la défense, le procès des 5 viticulteurs a eu lieu ce mardi au Tribunal de Grande Instance de Montpellier. Jugés pour "associations de malfaiteurs", le procureur a requis à leur encontre 12 à 24 mois de prison avec sursis. Le délibéré sera rendu le 21 juin.
Des travailleurs, pas des malfaiteurs
L'audience aura finalement eu lieu, malgré la demande de renvoi des avocats de la défense, des pièces manquaient au dossier, et elle aura duré au total six heures.Une centaine de viticulteurs est toujours là devant le tribunal pour soutenir les 5 viticulteurs prévenus, l’un d’entre eux, Martial Bories a pris la parole pour les remercier et féliciter le travail des avocats. #procesviticulteurs pic.twitter.com/wgjQ5kjI5K
— France3Languedoc (@F3Languedoc) 17 avril 2018
Six heures pendant lesquelles, les avocats ont tenté de défendre ces cinq viticulteurs accusés d’"associations de malfaiteurs en vue de préparer une destruction." Un terme qui ne passe pas auprès des avocats de la défense.
Maître Phung : ces hommes ne sont pas des malfaiteurs, ils ne sont pas non plus des délinquants, ils sont des travailleurs dans un état de nécessité économique. Les plus chanceux d’entre eux gagnent 2000 euros par mois #procesviticulteurs
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Pour les défendre, quatre avocats, parmi lesquels des ténors du barreau, Eric Dupont-Moretti, Jean Robert Phung et Gilles Gauer.
« J’ai très mal supporté que l’on vous traite de malfaiteurs. » lâchera à l'issue de l'audience Maitre Phung à l’extérieur du tribunal.
Tentavite d'action commando dans le bordelais
Les cinq prévenus, un sexagénaire, trois quinquagénaires et un trentenaire, étaient jugés dans le cadre d'une enquête sur un projet d'action clandestine dans le Bordelais attribué au Comité régional d'action viticole (Crav), sorte de "bras armé" de la viticulture en Languedoc.
Le 3 mai 2017, un convoi de 32 viticulteurs, venus en majorité du Gard et de l'Hérault, avait été intercepté au péage de Saint-Selve, en Gironde. Dans leurs véhicules avaient été découverts cinq haches, trois masses, 60 litres de gazole, un chalumeau, une grosse bombe lacrymogène et des cocktails Molotov.
Les cinq hommes avaient été placés en garde à vue en janvier 2018 et convoqués devant le tribunal correctionnel sans être mis en examen.
La relaxe
Pour le Procureur, Christophe Barret, ce commando n'est pas venu faire du tourisme dans le Bordelais.Il a requis, selon les rôles attribués à chacun, deux ans d'emprisonnement avec sursis contre l'Héraultais Martial Bories, 61 ans, considéré comme "l'organisateur" de l'expédition, 15 mois avec sursis contreThierry Rocamorra et Stephan Picas deux autres viticulteurs et un an avec sursis pour Pascal Ruiz-Torres et JeanJean. Inacceptable pour les avocats de la défense :
Les avocats de la défense, ont plaidé la relaxe, assurant notamment que le dossier contenait "zéro preuve" contre les prévenus.
Le délibéré sera rendu le 21 juin 2018 à 14h.Maître Phung : vous devez prouvez que pour chacun des prévenus ici, il y a une association de malfaiteurs. #procesviticulteurs
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