Le 15 décembre dernier, le journal d'investigation Mediapart révélait de graves dysfonctionnements dans la gestion et le management du Refuge, fondation créée à Montpellier en 2003 et qui vient en aide aux jeunes LGBT+ rejetés par leur famille. Son président vient de présenter sa démission.
Au mois de décembre dernier, l'affaire avait fait l'effet d'une bombe dans le milieu associatif. Dans un dossier de quatorze pages, le journal d'investigation Mediapart mettait le doigt sur des dysfonctionnements internes au sein de la fondation Le Refuge.
Créée à Montpellier en 2003 par Nicolas Noguier, cette structure a pour objectif d'épauler les jeunes LGBT+ rejetés par leur famille et existe désormais dans une vingtaine de départements français. Elle revendique aujourd'hui 455 bénévoles et 27 salariés et a accompagné plus de 8 500 jeunes depuis ses débuts.
Le président du Refuge démissionne
Jeudi soir sur son compte Twitter, le conseil d'administration de la fondation a révélé les résultats de son audit, réalisé par un cabinet indépendant au début de l'année 2021. "Ce diagnostic a conclu à des dysfonctionnements structurels imposant une réaction forte et urgente. Nous en prenons acte", peut-on lire dans le communiqué.
Les membres du conseil présentent également leurs excuses aux personnes concernées et annoncent que de nouvelles mesures vont rapidement être mises en place.
Nous avons conscience que la transformation de notre fondation vers une organisation plus professionnelle et plus accueillante prendra du temps. C'est pourquoi nous mettrons en place d'ici quinze jours un comité de suivi des mesures, constitué de personnalités indépendantes et d'un représentant de nos tutelles.
Autre nouvelle et pas des moindres : le président du Refuge Nicolas Noguier a présenté sa démission. Le conseil d'administration lui propose toutefois de conserver le titre honorifique et "non-exécutif" de "Président-fondateur", poste qu'il n'a pas encore accepté.
Communiqué de presse de la Fondation Le Refugehttps://t.co/sJKhhkAvLp pic.twitter.com/jDfKw9B6hV
— Le Refuge (@lerefuge) February 18, 2021
La direction, accusée de pressions et d'humiliations
Interrogés par les journalistes David Perrotin et Youen Tanguy, des bénévoles, salariés et jeunes hébergés ont dénoncé des pressions, des problèmes de suivi ou encore des manipulations et des humiliations au sein de la structure.
Face à ces accusations, la direction du Refuge avait d'abord expliqué que les faits remontaient à quelques années et qu'ils avaient été sortis de leur contexte, avant de reconnaître que des erreurs avaient pu être commises. Suite à ces événements, Nicolas Noguier et son compagnon Frédéric Gal, directeur général de la fondation, avaient décidé de se mettre en retrait.