Montpellier : le Refuge, structure d'aide pour les jeunes LGBT, dans la tourmente après une enquête de Mediapart

Le Refuge, une association créé à Montpellier en 2003, accompagne des jeunes homosexuels et transexuels rejetés par leurs proches. La fondation a essaimé dans toute la France. Une récente enquête de Médiapart a révélé des dysfonctionnements et met en cause la direction.

Le Refuge est pointé du doigt dans un article publié par le media d’investigation le 15 décembre dernier.

Médiapart  évoque un suivi défaillant des jeunes qui sont accueillis par la structure. Il parle aussi d’ équipes humiliées, mettant en avant le départ de dizaines de bénévoles et de salariés ces derniers mois. Le journal s’interroge sur le management du Refuge, ses finances, son fonctionnement et livre des témoignages troublants et accablants. Dans une enquête de 14 pages, les personnes interrogées parlent de pression, de manipulation, de travail dissimulé…

Des dizaines d’autres bénévoles et salariés contactés par Mediapart dénoncent des « conditions de travail très difficiles », un fonctionnement « monarchique » et un « management par la terreur »

    Extrait de l'enquête réalisée par Médiapart

De nombreuses accusations qui visent la direction de l’organisme.

Créé à Montpellier en 2003 

Le Refuge, c’est au départ une petite association née il y a 17 ans à Montpellier pour venir en aide aux jeunes homosexuels et transexuels rejetés notamment par leur famille. Elle a été créée par Nicolas Noguier qui est toujours son président.

Depuis, la structure a bien grandi. Depuis cet automne, c’est devenu une fondation. Elle a accompagné plus de 8500 jeunes en tout.

Et mis en place 22 antennes un peu partout en France. En Occitanie, on trouve des délégations départementales à Montpellier, Toulouse, Perpignan et une structure d’accueil pour mineurs à Aujargues dans le Gard. Le Refuge a aussi des correspondants dans l'Aude et le Tarn.

La fondation revendique aujourd'hui 455 bénévoles et 27 salariés. 

Les explications de la direction

Face aux graves accusations de Médiapart, dans un premier communiqué, la direction a expliqué que les faits reprochés dataient de plusieurs années et qu’ils avaient été sortis de leur contexte.

Ce lundi 21 décembre, dans une nouvelle communication, le ton est différent et reconnait d'éventuelles erreurs : « Peut-être que la mobilisation permanente des équipes n’a pas laissé assez de temps pour professionnaliser notre structure comme il l’aurait fallu. Peut-être ne sommes-nous pas encore assez formés sur les questions relatives à la transphobie".

Peut-être que la mobilisation permanente des équipes n’a pas laissé assez de temps pour professionnaliser notre structure comme il l’aurait fallu

Direction du Refuge

Le président Nicolas Noguier et le directeur Frédéric Gal annoncent se mettre en retrait provisoirement, le temps que les choses s’éclaircissent. 

Car le conseil d’administration a demandé un audit qui sera réalisé début 2021. Il sera fait par un cabinet extérieur. Les conclusions seront rendues publiques. Il faut dire que l’affaire fait beaucoup de bruit. Jusqu’à la Métropole de Montpellier qui a décidé de suspendre ses subventions, en attendant les résultats de l’audit. Les murs des locaux de l'association à Montpellier ont été tagués le week-end dernier.

De leur côté, les équipes du Refuge assurent que tout sera mis en oeuvre pour continuer à s’occuper des jeunes en difficulté dans une époque déjà très difficile pour eux.

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