Une quinzaine d'activistes écologistes ont immobilisé pendant une heure une concasseuse à Grabels dans la métropole de Montpellier sur le chantier du LIEN, le contournement Nord de Montpellier.
Le chantier du LIEN a été de nouveau perturbé. Après la mise en place d'une ZAD évacuée depuis, une quinzaine de membres du mouvement Extinction Rébellion ont bloqué pendant une heure, ce vendredi 18 février, une concasseuse sur une partie du chantier du LIEN à Grabels.
La liaison d'évitement nord (LIEN) passe au nord de Montpellier, entre Baillargues et Grabels. Le tronçon de 32 km de route doit relier l'A9 et l'A750. Et ce projet fait polémique.
Durant la pause du midi des employés, les militants écologistes ont versé du faux sang sur l'engin et déployé des banderoles. Ils souhaitent attirer de nouveau l'attention du public alors que les travaux ont débuté en janvier sur cette dernière partie du chantier.
"C'est un projet climaticide qui va induire un trafic supplémentaire, détruire 40 hectares de terre agricole et menacer 139 espèces protégées.
Yves, un des membres d'Extinction Rébellion
Extinction Rébellion réclame d'autres modes de transport comme le train, des mobilités douces ou les transports en commun. "On a très peu de bus dans les villages au-delà de la métropole et donc on a un tas de personnes obligées de prendre leur voiture pour aller travailler. Ce projet va accentuer ce problème", dénonce Yves, un des militants du mouvement écologiste.
Au bout d'une heure d'occupation, les gendarmes ont délogé dans le calme la quinzaine de militants.
Une mobilisation de longue durée
Le projet du LIEN est porté par le département de l'Hérault et doit être terminé en 2025. L'objectif de la liaison est de désengorger les routes mais il est contesté depuis des années par plusieurs associations, collectifs et mouvements politiques, comme Extinction Rébellion, SOS Oulala, France Nature Environnement, ANV-COP 21, Alternatiba, Greenpeace, Nous sommes, Ensemble 34 ou encore UCL Montpellier.
Le 28 septembre 2021 dernier, la MRAe, une autorité environnementale indépendante, a publié un avis sur l'étude d'impact initiale du LIEN : elle pointe du doigt une série d'imprécisions, estimant que le premier avis datant de 2014 manque de chiffres et de méthodologie sur la supposée future fluidité du trafic routier.
D'autres lacunes concernant l'impact du LIEN sur la qualité de l'air, les nuisances sonores, la périurbanisation ou encore la biodiversité sont également soulignées.
Ces opposants espèrent que le Conseil d'État, fort de ces nouveaux éléments, pourrait décider de suspendre les travaux.