Montpellier : les habitants du squat de la Croix-Verte menacés d'expulsion

Ils logent à Montpellier dans un ancien centre de vaccination de la Croix-Verte squatté depuis plus d'un an. Près de 200 personnes, pour la plupart des demandeurs d'asile venus d'Afrique, redoutent d'être expulsés depuis la fin de l'urgence sanitaire qui les protégeait au-delà de la trève hivernale.

Depuis quelques jours, ils sont inquiets. Les quelques 200 personnes qui ont trouvé refuge dans le squat de la Croix-Verte ouvert depuis janvier 2019 au nord de Montpellier redoutent de se retrouver à nouveau dans la rue.

Une expulsion possible depuis le 10 juillet, date de la fin de l'urgence sanitaire qui avait prolongé la trève hivernale afin de protèger les populations les plus fragilisées d'une exposition accrue au coronavirus.

 "Le Gouvernement réaffirme l’objectif de prévenir toute remise à la rue sans solution"...

L'expulsion de ces squatters, pour la plupart des hommes originaires d'Afrique et demandeurs d'asile, serait contradictoire avec les récentes déclarations du ministre du logement Julien Denormandie. 
 

Cette politique de solidarité et de protection des plus fragiles se poursuivra après le 10 juillet alors que le virus continue de circuler sur le territoire national.

Julien Denormandie, ministre du logement

Ces mesures de protection supplémentaires, détaillées dans un communiqué de presse paru début juillet dans le site gouvernemental de la cohésion sociale s'accompagnent d'une promesse:  "le Gouvernement réaffirme l’objectif de prévenir toute remise à la rue sans solution".

Ainsi le ministre chargé de la Ville et du Logement doit demander aux préfets par circulaire de se mobiliser "pour que la mise en œuvre des procédures d’expulsion locative soit adossée à des propositions de relogement opérationnelles". Autrement dit, pas d'expulsion sans proposition de relogement, or les habitants du squat de la la Croix Verte n'ont, pour la plupart, aucune alternative.
 

Le cri d'alarme de l'association "Solidarité partagée"

 
Dès le 10 juillet dernier, date de la fin de la trève, l'association "Solidarité partagée" qui vient en aide aux habitants du squat a tenu à rappeler les enjeux de ce centre d'hébergement, improvisé pour pallier les carences de l'Etat.

"Notre association se substitue à l’État sans aucun financement depuis plus de deux ans en hébergeant et en proposant des activités aux demandeurs d’asile laissés systématiquement à la rue par le dispositif national d’accueil à Montpellier. La préfecture de l’Hérault traite d’une façon inhumaine les demandeurs d’asile en les laissant volontairement à la rue alors qu’elle a l’obligation de les prendre en charge en les hébergeant durant toute la durée de leur demande d’asile".

Association Solidarité Partagée

 

Caroline Agullo était présente, pour France 3 Languedoc-Roussillon, lors de la "réquisition" du refuge de la Croix Verte.
L'association rappelle qu'elle accueille jusqu'à 250 personnes dans plus de 2000 m² et dispose d’un hectare de terre agricole que les demandeurs d’asile cultivent en bio. 
 
Elle souligne également que le préfet de l’Hérault a refusé la proposition du maire de Montpellier, qui souhaitait fournir des toilettes supplémentaires pendant le confinement. C'est finalement la fondation Abbé Pierre, le Secours populaire et le Secours catholique qui ont dû financer des douches et des toilettes pendant la crise sanitaire. 
 


Enfin d'après le collectif, qui précise qu'il n'y a actuellement aucun cas de covid19 dans les locaux , une audience en justice pour accorder des délais supplémentaires a été acceptée et reportée au mois de septembre 2020.

Reste à savoir si la promesse du ministre du logement et la perspective de l'audience en justice en septembre prochain suffiront à reporter l'expulsion redoutée.


Thierry Will et Isabelle Bris ont rencontré, ce dimanche 19 juillet, les habitants du squat de la Croix-Verte qui n'ont pas caché leur inquiétude.
 

 
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