Le site de vidéos pornographiques amateur a retiré les films compromettants sans attendre le procès. La jeune femme, 25 ans aujourd'hui, demandait le droit à l'oubli d'une erreur de jeunesse.
Chloé, c'est son prénom d'emprunt, a répondu aux questions de nos journalistes par téléphone, sa voix a été modifiée, toutes informations permettant de l'identifier supprimées.
Car, depuis des années, elle subit moqueries, harcèlement sexuel et comportements déplacés pour une erreur de jeunesse.
Elle a 21 ans au moment des faits, traverse une période difficile et a besoin d'argent. Elle va alors tourner des vidéos pour le site de pono amateur Jacquie et Michel.
Ces vidéos lui rapportent 400 euros et seront vues des millions de fois sur le net.
Rapidement identifiée, elle doit quitter son travail et sa ville pour échapper au harcèlement.
Aujourd'hui fonctionnaire, la vidéo a été exhumée par des personnes malveillantes. Et le cauchemar a recommencé. C'est pour cela qu'elle a décidé de saisir la justice.
Son avocat montpelliérain , David Mendel, a mis en demeure le site Jacquie et Michel sur la base du droit à l'oubli. Un droit qui permet à tous de demander aux sites internet de supprimer des contenus le concernant.J'ai envie d'oublier cette période noire de ma vie et toutes ces erreurs de jeunesse, parce que j'ai honte et c'est très difficile à supporter au quotidien.
Mais il n'y aura pas de procès.
L'éditeur du site de porno amateur a immédiatement retiré les vidéos en arguant d'un geste d'apaisement.
Ou, comme l'explique Maître Mendel, parce que le cadre juridique, les conditions d'exécution et la rémunération du contrat seraient litigieux.
Les vidéos retirées du site Jacquie et Michel, sont un premier pas vers l'anonymat pour Chloé. Mais la route reste longue car les scènes sont encore visibles un peu partout sur la toile.
Le droit à l'oubli existe depuis 2014. En 4 ans, Google a reçu 650 000 demandes de suppression de résultats de recherche dont 140 000 proviennent de France.