La Ligue contre l'obésité inaugure son premier centre Obésanté ce lundi dans le quartier de la Mosson à Montpellier : cette structure a pour objectif de détecter les maladies liées à l'obésité et d'en assurer le suivi, mais aussi de sensibiliser la population à ce fléau encore trop peu connu.
Le projet est dans les tuyaux depuis trois ans. Un centre médical Obésanté ouvre ses portes ce lundi 1er février dans le quartier de la Mosson à Montpellier.
Son objectif ? Assurer une prise en charge qualitative des personnes atteintes d'obésité et sensibiliser le public sur cette pathologie qui touche aujourd'hui 15 % de la population française.
L'établissement est le premier du genre en France. Il a été entièrement imaginé et créé par la Ligue contre l'obésité, qui espère à terme pouvoir développer le concept dans d'autres villes de l'Hexagone.
L'obésité, pas seulement une question de nutrition
"Aujourd'hui encore, les médecins restent peu formés à la question de l'obésité ou alors seulement par le prisme de la nutrition", explique Agnès Maurin, directrice et cofondatrice de la Ligue contre l'obésité. Pourtant, les facteurs de cette maladie chronique sont multiples, avance-t-elle : la pollution, les perturbateurs endocriniens, le stress et les chocs psychologiques n'en sont que quelques exemples.
Pendant un an, nous avons formé de jeunes praticiens à toutes ces problématiques : nous avons mis en place tout un tas d'outils et de méthodes pour mieux diagnostiquer les risques et mieux les prendre en charge.
Au coeur d'un quartier prioritaire
L'implantation de cet établissement au coeur de la Mosson ne relève pas du hasard. La Ligue contre l'obésité a constaté que le surpoids et l'obésité étaient des problèmes récurrents dans les quartiers confrontés à des problèmes socio-économiques.
À la Mosson, plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. La proportion de jeunes de moins de 15 ans y est élevée, tout comme la part de personnes sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au bac. En comparaison avec les autres quartiers de Montpellier, il y a aussi beaucoup plus de familles monoparentales.
"Comme c'est une zone plus à risque en ce qui concerne l'obésité, il nous semblait important de proposer un accompagnement adapté", développe Agnès Maurin. "Mais les habitants peuvent aussi venir pour des consultations de médecine classique."
L'offre d'Obésanté ne se limite pas aux riverains : le centre de santé espère aussi devenir un lieu référence dans la région.
L'idée, c'est que les médecins de ville puissent nous envoyer leurs patients quand ils ne savent pas précisément comment gérer leur pathologie.
Obésité et Covid-19, le combat continue
Selon le ministère de la Santé, 47 % des personnes infectées par le Covid-19 et placées en réanimation sont en situation d'obésité, ce qui en fait un facteur aggravant.
Pour Agnès Maurin, il est donc plus que jamais urgent d'agir. "La grande majorité des personnes souffrant d'obésité ne savent pas qu'elles sont atteintes par cette pathologie. Depuis le début de l'épidémie, nous avons eu énormément de coups de fil de gens, qui venaient de calculer leur IMC, et qui se rendaient compte qu'ils pouvaient être en danger."
La présidente de la Ligue contre l'obésité lutte depuis pour faire reconnaître les personnes en situation d'obésité comme des profils à haut risque face au Covid-19. Elle souhaiterait notamment que les porteurs de cette maladie puissent se faire vacciner en priorité.