Depuis l’incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris il y a deux ans, une nouvelle formation a été créée pour les pompiers : l'évacuation d'urgence des œuvres d'art. Le musée Fabre de Montpellier, fermé depuis la crise sanitaire, a donc ouvert ses portes à ses éventuels sauveteurs.
La scène est inédite : des pompiers en reconnaissance dans un musée Fabre vidé de son public ! Ils ont découvert un vrai labyrinthe : 8000 m² de galeries, de couloirs, d'escaliers, sans oublier les combles et leur charpente en bois qui recouvrent ce bâtiment historique du 17ème siècle
Une visite insolite, guidée par les responsables du musée :
Il fallait que les équipes de pompiers se familiarisent avec ce bâtiment complexe, voir salle par salle comment l’accrochage des chefs-d’œuvre est fait pour pouvoir aller directement au but en cas de sinistre.
Pour aider les pompiers dans leur tâche en cas de sinistre, le personnel signalera les pièces les plus importantes à l'aide d’un badge lumineux.
En tête des tableaux à sauver en priorité : « la rencontre » de Courbet; cette oeuvre, c’est un peu la « Joconde » du musée de Montpellier :
La part du feu
But de l'opération : anticiper pour gagner du temps. En cas d'incendie dans un si vaste espace, chaque minute gagnée par les combattants du feu sera précieuse.
Il faut surtout qu’on arrive à faire la part du feu à un moment donné et réfléchir aux choix stratégiques. Est-ce qu’on contient le feu dans un local et on gagne du temps pour sauver les œuvres ? Ou est-ce qu’on commence par sauver les œuvres les plus importantes, quitte a laisser une partie du sinistre évoluer ?
Des tableaux à secrets
Ce stage comporte aussi un volet pratique : les pompiers s'entrainent à appréhender tous les types de fixation, pour décrocher les tableaux sans les endommager. Guidés par l'équipe du musée Fabre, ils découvrent aussi que, même pour une peinture, l'habit ne fait pas le moine:
"Là, vous voyez, c’est un peu épais", explique une employée du musée en montrant un petit tableau. En fait, c’est un caisson climatique. Cela veut dire que cette œuvre qui a l’air toute légère pèse en réalité entre 35 et 50 kilos !
Cette formation est dispensée par les grands musées français. Le musée Fabre a prévu de former près de 200 pompiers en trois semaines.