Les salariés du Cirad dans la rue pour une première action de grève ce jeudi 17 novembre : plusieurs de ces scientifiques spécialisés en agronomie ont manifesté pendant deux heures devant leur locaux montpelliérains pour revendiquer des augmentations de salaires.
Un budget toujours plus sérré, un point d’indice qui stagne face à une inflation galopante, une perte de pouvoir d’achat, un métier de moins en moins attractif, les raisons de la colère sont multiples chez les salariés du Cirad à Montpellier.
Ils sont même descendus dans la rue ce jeudi matin, devant leur locaux, pour aller à la rencontre de tous ceux qui voudraient prêter oreille à leurs revendications.
Ces chercheurs en agronomie, reprochent à l'Etat de leur imposer une politique d’austérité et de « modération » salariale, depuis des années.
2000 euros nets à Bac + 8
Selon le communiqué de l'intersyndicale qui réunit la CGT, la CFDT, la CFE/CGC et la CFTC , actuellement, "une jeune cadre scientifique recrutée au Cirad à la sortie de son doctorat (Bac +8) touche environ 2 000 € nets mensuels" .
Conséquence : le nombre de démissions aurait été multiplié par 5 entre 2016 et 2021 !
Nos salaires stagnent depuis plusieurs dizaines d'années, on demande une revalorisation réelle et pérenne de nos salaires qui puisse, à minima, suivre l’inflation actuelle !
Nathalie Cialdella intersyndicale CIRAD Montpellier
L'intersyndicale, qui réclame également un plan de revalorisation salariale pluriannuel, dénonce la politique de sa direction qui pratique "une revalorisation à travers les primes et une certaine forme de méritocratie, c’est-à-dire une individualisation des salaires".
Un manque de moyens récurrent
Ce n'est pas la première fois que ces scientifiques décident de débrayer: un autre mouvement de grève avait eu lieu en février 2019, à Montpellier, pour protester contre la stagnation des dotations de l'Etat, principal bailleur de fonds.
Le Cirad est un établissement public de recherche, œuvrant au développement durable des régions tropicales et méditerranéennes.
Le site de Montpellier est le plus important centre de coopération internationale en recherche agronomique en France : il emploie 1 650 salariés, dont 1 140 scientifiques, placés sous la tutelle du Ministère en charge de la recherche et du Ministère en charge des affaires étrangères.
Ce mouvement de grève touche toute la France comme les DOM-TOM.