La semaine dernière France 3 Occitanie vous révélait que l'hôpital Gui de Chauliac de Montpellier avait été victime d’une importante attaque informatique. Depuis de nombreux témoignages de soignants du centre hospitalier font part de problèmes informatiques au quotidien.
Nous vous le révélions la semaine dernière, le 12 mars 2019, l'hôpital Gui de Chauliac de Montpellier était victime d’une importante attaque informatique, paralysant près de 650 ordinateurs. Quelles ont été les conséquences de ce piratage ?
Contactée par France 3 Occitanie, la direction du CHU maintient qu’il n’y a eu aucun impact “sur la prise en charge des patients”.
Mais plusieurs employés contestent la version délivrée par la direction du CHU.
Pendant deux jours, plus de 800 consultations ont été fortement perturbées et pendant une demie-journée il était impossible de traiter les urgences du SAMU. Les gens étaient envoyés dans le privé” explique Stéphane Mella, délégué UNSA au CHU de Montpellier.
Selon plusieurs soignants, quand l'attaque a eu lieu le temps d'attente moyen aux urgences était en moyenne de 7 heures.
De plus, la direction du centre hospitalier maintient que “les dossiers médicaux et le secret médical ont été préservés”.
Pourtant, France 3 a pu consulter un document qui contredit en partie cette version. Dans une “notification d'une violation de données personnelles”, signée par un des responsables du CHU, sont notifiés le 14 mars dernier à la CNIL (commission nationale informatique et libertés) que des “données de santé” ont bien été violées.
Le calvaire des soignants
Face à la polémique suscitée par cette attaque informatique, France 3 a pu consulter des échanges entre plusieurs médecins et la direction de l’établissement sur des problèmes informatiques récurrents liés à la nouvelle version du logiciel DxCare, le système informatique du CHU.
Un médecin anesthésiste évoque par exemple les “temps de latence important”, les “interruptions inopinées” au bloc maternité ou encore “l’impossibilité de consulter les dossiers patients” et de “faire les prescriptions ou de remplir les plans de soins depuis certains ordinateurs”.
Des retards préjudiciables pour la prise en charge des patients
D’autres médecins évoquent les retards de diagnostic au bloc opératoire liés à la nouvelle version du logiciel qui perturbent le travail des soignants à tous les niveaux : “blocs opératoire, laboratoire, pharmacie, imagerie”.
Plus grave, un médecin évoque ainsi la découverte “des bilans anormaux avec 24h de retard” et les laboratoires débordés d’appels car les bilans n’apparaissent pas sur l’ordinateur au bloc opératoire.
Dans un autre échange avec la direction, un professeur se demande “pourquoi un tel logiciel tant décrié dans les autres CHU a été choisi?" et ajoute “que l’on ne s’étonne pas si un décès survient par ce défaut de moyen“.
Contactée par France 3 Occitanie, la direction du CHU de Montpellier n’a pour l’instant pas souhaité s’exprimer d'avantage.