Ils dénoncent une "prise d’otages" : les parents d’élèves de l’école Beethoven, à Montpellier, sont dans une impasse depuis que le personnel de la cantine s’est mis en grève. Aucun service minimum n’est assuré, et les enfants ne peuvent pas apporter leur repas.
Les parents d’élèves de l’école Beethoven, à Montpellier, "n’en peuvent plus". Le personnel de la cantine s’est en effet mis en grève lundi 14 janvier, une grève susceptible de durer jusqu’au 31, qui vient s’ajouter à celle ayant déjà duré deux semaines avant les vacances de Noël.
Chaque fois, ils apprennent seulement la veille pour le lendemain que la grève est reconduite, et doivent s’organiser en conséquence. Pas facile quand la grève dure aussi longtemps. "Nos patrons peuvent comprendre que l’on s’absente un jour ou deux, mais pas un mois", explique Fabien Mezanger. La veille, ce délégué des parents d’élèves a dû quitter le travail de 11h30 à 14h15 pour faire manger son fils. Il se relaie avec sa femme et d’autres parents pour faire face à la situation.
Car le service est totalement interrompu, et les enfants ne sont pas autorisés à apporter leur nourriture pour manger sur place. Faute d’encadrement, la mairie a en effet refusé, par mesure de sécurité. Une pétition a donc été lancée pour réclamer une solution de service minimum.
"Je n’arrive plus à gérer temps de travail et récupérer ma fille tous les midis !", témoigne une maman sur le site de la pétition. "Etant commerçant je suis dans l’obligation de fermer mon magasin à 14h30 et ce chaque jour de grève. Vous imaginez la perte financière occasionnée", ajoute un papa. Poser des RTT tous les jours de grève est compliqué pour beaucoup de parents, qui dénoncent une "prise d’otages".
Absence de communication
"Le personnel de la cantine se trompe de cible. Là, ce sont les parents et les enfants qui sont impactés" déplore Fabien Mezanger. Celui-ci regrette aussi le manque total de communication : le personnel est en grève en réponse à un appel national de la CGT, pour dénoncer le manque d’effectifs et réclamer de meilleurs salaires. Mais cela, les parents de l’école Beethoven l’ont appris en se renseignant par eux-mêmes, n’ayant eu "aucune explication" de la part du personnel.
Pour sortir de l’impasse, les parents d’élèves demandent une solution de secours de la part de la mairie. Leur crainte : que le mouvement de grève ne s’éternise encore au-delà du mois de janvier.
Mais du côté de la mairie, on explique ne pas avoir de marge de manoeuvre.
Sonia Kerengueven, élue en charge des affaires scolaires à Montpellier, explique comprendre les difficultés rencontrées par les parents mais il n'y a pas de règlementation pour le service minimum sur le temps de restauration scolaire.
Et les demandes des grévistes s'appuient sur un mot d'ordre national, qui inclut le point d'indice des fonctionnaires, l'ISF par exemple, des revendications qui ne sont du ressort de la municipalité.
Si on intervient pour assurer un service minimum, en absence de règlementation, cela revient à casser la grève. Et si on accepte des repas froids sans le personnel nécessaire pour encadrer les enfants, on les met en danger.