Pendant 2 mois, la vie a été chamboulée pour les groupes musicaux d’Occitanie. Mais l’effervescence artistique n’a pas fait de pause. Gros plan sur le trio Montpelliérain "Skeleton Band". Quelques jours après le déconfinement, le groupe maintient la sortie de son dernier disque.
« Le 15 mai, le groupe devait jouer à Villeneuve-lès-Maguelone dans l'Hérault, pour la sortie de notre album ‘aux cavaliers seules’. Tout était prêt pour l’événement, nous avions reçu les CD et vinyles avant le 15 mars». Alex Jacob explique calmement comment la crise sanitaire a changé la vie du groupe :
« Habituellement, ce moment de l’année est chargé en concerts : en 2019, Skeleton Band enchainait une vingtaine de dates entre mai et fin août. L’été 2020 tenait la même promesse, tout a été annulé! », Alex Jacob chanteur de Skeleton Band.
Le confinement, épreuve difficile pour un groupe fusionnel.
Dans l’univers rock, un groupe est comme une entité : comment vivre, répéter quand on est séparés….chacun dans sa coquille?
« Pour nous , la notion de groupe a toujours existé : avant de nous appeler Skeleton Band, nous voulions déjà jouer ensemble. Adolescents, nous avons même décidé quels instruments nous souhaitions avoir dans le groupe, et ce avant d’apprendre à jouer ! ».
Pendant le confinement, le trio n’a pas pu répéter à distance, dans la mesure où tous les instruments se trouvaient à Montpellier, et l’un des membres de Skeleton est resté en Auvergne durant ces 2 mois.
« Nous avons mis ce temps d’isolement à profit pour réorganiser notre tournée, nous avons échangé des bandes sons, nous avons commencé à scénariser des clips qui vont ajouter une dimension à l’imaginaire de 2 nouvelles chansons ».
Donner naissance à un album malgré les incertitudes
Pour Alex, le chanteur de Skeleton Band, ce cinquième album est très important sur un plan artistique. Il sonne aussi comme un nouveau départ.
Après quelques mois -ambiance casque et ordinateur- le groupe actif sur les réseaux sociaux a des fourmis dans les jambes.
Finalement, l’été sera court: le trio montpelliérain brûle d’envie de répéter les nouveaux titres, de travailler les chansons anciennes pour qu’elles prennent la couleur de ce nouvel album.
En 12 ans d’existence, la carrière du groupe repose plus sur la scène que sur le studio.
Un aperçu de Skeleton Band sur scène au festival de Mourèze dans l'Hérault en 2018 :
La rentrée scénique du Skeleton se fera en septembre. Le groupe jouera vraisemblablement à Toulouse le 18 septembre au Taquin.
« D’ici-là, ajoute Alex, nous souhaitons expérimenter de nouvelles formes d’apparitions publiques : par exemple, des concerts-déambulations, où nous jouons devant des petits groupes de 10 personnes, de manière assez brève, et ces 10 personnes laissent leur place à d’autres spectateurs »
Une solution qui pourrait résoudre le problème des jauges réduites pour cause de distanciation sociale.
Skeleton Band réfléchit aussi à un live ‘streamé’ sur les réseaux sociaux, qui ne ressemblerait pas à un concert traditionnel.
Ce dernier opus, disponible en cd et vinyle, propulse une énergie sombre, des ondes à fleur de peau.
Des mélodies à la fois simples et travaillées: chez skeleton, il n’y a rien de fortuit, rien de gratuit.
Les instruments ont quelque chose de rugueux, mais le groupe adore avant tout, installer des ambiances qui donnent envie d’aller les retrouver sur scène…
sur cet album, on chevauche des influences qui font penser à Tom Waits, nick Drake.
Skeleton Band alterne des titres en français, en Anglais et des instrumentaux, la signature du post-rock, un mouvement qui mêle l’instrumentation du rock et des inspirations folk, baroques ou d’avant-garde.
L'interview de Skeleton Band par Jean-Michel Escafre, journaliste France 3 Occitanie