L’opération « Octobre rose » a débuté hier vendredi 1er octobre à Montpellier. Une journée d’inauguration avec de multiples initiatives pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein, en net recul depuis la pandémie de covid-19.
Le retour des parapluies roses, hier, vendredi 1er octobre rue de la Loge à Montpellier, lance le début d’un mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein : le traditionnel octobre rose. Éclairage des bâtiments en rose, campagnes de communications, les initiatives sont diverses.
Eric Teissandier, galeriste à Montpellier, a décidé de mettre l’art au service des femmes. Chaque année, un tirage photo est vendu aux enchères, et il offre la somme aux associations qui luttent contre le cancer du sein : « Sur cinq années d’implication, c’est 25 000 euros qui ont été récoltés avec la vente des cinq photos que j’ai offerte à la cause. J’en suis très fier » ajoute-t-il.
« L’impression d’être juste un corps »
Wanda Bernat, aux longs cheveux et lunettes rondes est une rescapée du cancer. En rémission depuis deux ans, elle a voulu partager son combat contre la maladie. « Le plus dur ça a été l’impression de perdre pied sur toute ma vie. C’est-à-dire qu’on est des personnes adultes, on choisit ce qu’on veut faire, etc. Et d’un coup ben non, tout s’arrête : on est ballotté de médecin en médecin. On est juste un corps en fait. C’est l’impression que ça donne » explique-t-elle.
Pour aider les femmes à reprendre le contrôle de leur vie, et à s’organiser au quotidien, elle a créé « bulle de cancer », un carnet de bord élaboré pour « garder le cap ».
9 cancers sur 10 guéris grâce à un dépistage précoce
Avec près de 54 000 nouvelles personnes touchées chaque année, et 12 000 décès chaque année, le cancer du sein est le plus fréquent des cancers féminins. Près de 1 femme sur 8 sera concernée au cours de sa vie.
Le taux de dépistage du cancer du sein est passé de 50 % à 42 % pendant l’année 2020.Il faut relancer la machine.
Aujourd’hui près de trois cancers du sein du quatre sont guéris. Un chiffre positif principalement dû au dépistage précoce. En effet détecté précocement, le cancer du sein peut être guéri dans 9 cas sur 10. D’où l’importance de sensibiliser largement sur l’importance du dépistage lors de ce mois d’Octobre rose.
Le dépistage a chuté de 12 % en 2020
Cet événement annuel, a une résonnance particulière en ces temps de crise sanitaire. En effet selon la fondation ARC, pour la recherche contre le cancer, le taux de dépistage du cancer du sein est passé de 50 % à 42 % pendant l’année 2020. Hôpitaux surchargés, patients covid prioritaires, les rendez-vous non-essentiels ont bien souvent été déprogrammés. La fondation ARC appelle à « relancer la machine ».
William Jacot, Oncologue à l’Institut du Cancer de Montpellier, appelle toutes les femmes à être vigilantes : « L’idée, c’est d’abord de commencer à être vigilante jeune. Ça passe par une auto palpation régulière et par un suivi annuel chez un gynécologue. Ensuite, à partir de 50 ans, il faut systématiquement faire une mammographie de dépistage tous les deux ans, avec la possibilité dans l’Hérault, de pouvoir débuter ce suivi dès 40 ans. »
Un dépistage gratuit tous les deux ans dans l’Hérault
Dans le département de l’Hérault, toutes les femmes de 50 à 74 ans peuvent bénéficier d'un dépistage gratuit, tous les deux ans, financé par le conseil général et les caisses d'assurance-maladie. Il suffit de demander une prescription à son médecin généraliste ou de se rendre directement dans l’une des 34 structures de dépistages partenaire.
Pour toute question sur le dépistage, deux numéros d’appels gratuits sont disponibles : le 0 805 123 124 (appel gratuit) ou le 0 800 801 301 (appel gratuit).