La gauche socialiste de retour à Montpellier ? C'est ce qu'annonce un sondage IFOP-La Tribune : le candidat Michaël Delafosse (PS-PCF-EELV) l’emporterait d'une courte tête lors du second tour face à Philippe Saurel (DVG) et à l'entrepreneur Mohed Altrad (DIV). Le maire sortant semble être en danger.
Nouvel épisode dans la bataille de Montpellier et sa campagne atypique. Après l'émiettement du premier tour où 14 candidats se sont présentés à l'élection municipale, la 7ème ville de France en nombre d'habitants pourrait retomber dans le giron du PS !
Marqué par un taux d'abstention record qui a dépassé la barre des 65 % , coronavirus oblige, les électeurs qui se sont mobilisés pour le premier tour avaient placé Philippe Saurel en tête (19,1 %), Michaël Delafosse deuxième (16,6 % ), et le chef d'entreprise Mohed Altrad (16,6 % ) troisième sur le podium.
Ce sondage inverse la position des deux premiers candidats en lice : il place le candidat de l'union de la gauche qui s'est allié à la candidate EELV Coralie Mantion, en tête à 39% des voix. Michaël Delafosse battrait donc de 5 % le score du maire sortant qui, se voulant toujours en dehors des partis politiques, poursuit sa route en solo avec sa liste "Montpellier la citoyenne".
Mohed Altrad et ses alliés, eux ne seraient qu'à 27% :
Le retour de la gauche "canal historique" ?
Le résultat de ce sondage, réalisé du 11 au 13 juin 2020 auprès d'un échantillon représentatif de la population de Montpellier de 601 personnes, n'étonne guère Emmanuel Négrier. Ce politologue au CNRS de Montpellier reste néanmoins prudent :
Certes, Philippe Saurel risque éventuellement d'être battu sur le fil, mais souvenons nous du sondage pour les municipales de 2014 qui donnait son adversaire de l'époque Jean-Pierre Moure, maire de Montpellier.
Néanmoins pour Emmanuel Négrier, si Michaël Delafosse devait l'emporter, ce ne serait pas le retour de l'hégémonie socialiste comme on avait pu la connaître sous Georges Frèche. "Les personnalités de ce scrutin 2020 sont bien différentes. On ne revivra pas la vieille tambouille politique : Delafosse, ce n'est pas Frèche et le Montpellier d'aujourd'hui est loin de celui d'hier".
La recomposition politique en question
Quant à l'alliance de Mohed Altrad avec le trio Clothilde Ollier (dissidente EELV), Alenka Doulain (collectif #NousSommes, soutenu par LFI) et l'humoriste Rémi Gaillard, sur le papier elle devrait rassembler 40 % des suffrages.
Or ce sondage lui donne à peine un peu plus de la moitié des intentions de vote.
Ce n'est pas surprenant, c'est même logique estime le politologue : "les électeurs des uns et des autres doivent être déboussolés et se sentir trahis, le bateau fuit de toute part ! "
On a peut être touché le fond de la décomposition politique à Montpellier.