L’Agence régionale de santé a publié ce mercredi un rapport sur la vaccination contre la grippe. Seulement 27% du personnel médical est vacciné. Les soignants sont pourtant en contact chaque jour avec des personnes vulnérables. Le docteur Anke Bourgeois nous explique pourquoi.
Seulement un quart du personnel soignant est vacciné contre la grippe. 21% des aides-soignants le sont, eux qui sont pourtant le plus en contact avec les patients.
Dans les Ehpad, les centres d’hébergements pour personnes âgées, seuls 26% des personnels de santé se sont fait vacciner l’année dernière en Occitanie. Pourtant, les personnes âgées sont les plus vulnérables. Plus de 90% des décès liés à la grippe surviennent chez des personnes de 65 ans ou plus.
Ces chiffres, le docteur Anke Bourgeois, les explique. Elle est coordinatrice au centre de vaccinations de l’Hérault et docteur en maladies infectieuses au CHU de Montpellier.Les vaccins contre la grippe sont globalement moins efficaces que les autres vaccins, mais ils le sont quand même, à hauteur de 50 à 70%
« Déjà, les habitants de la région sont globalement moins vaccinés qu’ailleurs, [46% de la population d’Occitanie a été vaccinée l’année dernière] et le personnel soignant fait partie de la population. Ensuite, certains médecins ou aides-soignants doutent encore de l’efficacité du vaccin. Il faut dire qu’en France, les vaccins sont en règle générale très fiables, autour de 90% d’efficacité, et comme comme le virus de la grippe évolue chaque année, sa fiabilité du vaccin est moins importante. Mais il reste quand même très efficace, entre 50% et 70% de fiabilité », défend le docteur Bourgeois.
Le personnel médical a encore besoin d’être informé sur cette question », conclut le docteur. Une partie des soignants craint également les effets secondaires du vaccin : grosse fatigue, fièvre, nausées, etc.Le problème vient aussi de la communication
L’Occitanie, le mauvais élève
L’année dernière, 1 000 personnes sont mortes de la grippe en Occitanie sur 8 000 à l’échelle nationale. Il faut dire que seulement 46 % de la population de la région s’est fait vacciner, c’est moins d’une personne sur deux. Les personnes les plus à risques sont les femmes enceintes, les personnes âgées et les patients atteints de maladie chronique, comme l’asthme, le diabète ou l’obésité parmi beaucoup d’autres.Les pharmaciens peuvent vacciner
C’était la grande nouveauté de l’année dernière : les pharmaciens sont désormais habilités à vacciner eux-mêmes les patients.En 2018, 2 000 vies ont été sauvées grâce au vaccin contre la grippe.