Des militants de BDS réagissent après l'interdiction des manifestations de soutien à la Palestine par un arrêté du préfet de l'Hérault. Le tribunal administratif de Montpellier vient de rejeter les recours introduits contre le texte.
Le préfet de l'Hérault avait publié un arrêté interdisant les manifestations de soutien à la Palestine prévues les 30 et 31 août par le collectif "Boycott, désinvestissement et sanctions", suite aux incendies qui ont eu lieu devant la synagogue de La Grande Motte samedi 24 août 2024.
Aussitôt, la Ligue des Droits de l'Homme et la Fédération de la Libre pensée ont saisi le tribunal administratif de Montpellier, évoquant une mesure liberticide.
La limitation de cette liberté d'expression s'est faite notamment avec un lien entre la critique du gouvernement israélien qui serait la même chose qu'offenser la communauté juive en France.
Sophie Mazas - avocate de La Ligue des Droits de l'Homme
Manifestations interdites
Au cours du procès, le préfet de l'Hérault a défendu son arrêté en personne, dénonçant des débordements.
Des occupations illicites, des parcours non respectés, une présidente d'association qui a été menacée. Une partie de nos concitoyens, notamment de la communauté juive, m'ont expliqué que les propos et les incitations qui sont tenus au cours de ces manifestations sont insoutenables pour eux
François-Xavier Lauch - Préfet de l'Hérault
La décision est tombée ce vendredi 30 août 2024, après que le préfet de l'Hérault a défendu son arrêté en personne : l'arrêté a été jugé légal, le recours est rejeté.
Le Tribunal administratif de Montpellier vient de rejeter les recours introduits contre mon arrêté interdisant les manifestations déclarées par BDS à Montpellier et Béziers :
— Préfet de l'Hérault 🇫🇷 (@Prefet34) August 30, 2024
je demande aux organisateurs de respecter cet arrêté et de renoncer à leurs manifestations. pic.twitter.com/8DE7xG4BWi
Les manifestations prévues par le collectif à Montpellier et Béziers sont donc interdites. Celles-ci relevaient d'un dispositif national appelé "parcours du drapeau de la Libération".
Sur sa page Facebook, BSD avait publié le parcours du drapeau censé partir à 17 heures de la Mosson, passer devant le tribunal judiciaire et remonter sur l'Arc de triomphe, jusqu'à la place de la Comédie à Montpellier. Une manifestation soutenue par le NPA et Urgence Palestine Montpellier.
Stupéfaction chez BDS
"BDS est un mouvement antiraciste et non-violent" avait répliqué le collectif ajoutant "il s'agit d'interdire une nouvelle fois une manifestation qui dénonce le génocide israélien dans la bande de Gaza".
Du côté des militants du collectif "Boycott, désinvestissement et sanctions" qui s'étaient malgré tout donné rendez-vous à 17 heures vendredi 30 août, la décision du tribunal est une mauvaise surprise.
On était persuadés que la justice serait de notre côté.
Militante BDS
"On a presque une manifestation par semaine, il n'y a jamais eu aucun incident donc je ne vois pas quel danger on représente, il y a une instrumentalisation de ce qui s'est passé à La Grande Motte", s'insurge José-Luis Moragues, organisateur du rassemblement, qui s'est vu infliger 135 euros d'amende pour manifestation illégale.
Nouveau rassemblement
Dans un communiqué signé par plus d'une vingtaine de partis, d'associations et quelques syndicats, le collectif BDS a exprimé sa "profonde inquiétude face à la remise en cause du droit fondamental de
manifester".
Avant d'annoncer qu'une conférence de presse publique aurait lieu le mardi 3 septembre 2024 à 18 heures devant la préfecture de Montpellier et d'appeler "toutes les organisations, syndicats, partis politiques, associations, ainsi que les élus, à se joindre à nous pour défendre ce droit fondamental, fruit d’un long combat contre l’arbitraire et les régimes autoritaires du passé".