Avec l'Équipe de France, elle a décroché la qualification aux J.O. de Tokyo 2020 le 9 février à Bourges en battant successivement l'Australie, le Brésil et Porto-Rico. Diandra Tchatchouang, ailière au Lattes-Montpellier basket, se confie sur son parcours et son rapport à Montpellier.
Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter.
Notre politique de confidentialité
C'est un sans faute ! Grâce à leurs trois victoires en tournoi de qualifications à Bourges (Cher), l'Équipe de France féminine de basket s'est classée première de son groupe ce 9 février et sera présente aux J.O. de Tokyo, qui se dérouleront du 24 juillet au 9 août 2020.
Diandra Tchatchouang, ailière forte du club de Lattes-Montpellier, fut l'une des ouvrières de ce succès. Trois jours après, la professionnelle de 28 ans a accepté de nous parler de sa préparation olympique et de son rapport à Montpellier, où elle évolue depuis deux saisons.
- Qu'est-ce que ça fait d'avoir le ticket pour participer à tes premiers J.O.?
C'est le bonheur ! Ce TQO
[tournoi de qualification olympique, NDLR], c'était quatre jours intenses, devant notre public à Bourges, qui est une terre de basket. On parvient à se qualifier dès le deuxième match, notre parcours est quasiment parfait. On bat les Australiennes qui sont 2
e meilleur nation, ça nous lance dans le tournoi. Derrière, on arrache la qualification face au Brésil puis on finit sur une bonne note le dernier jour contre Porto-Rico. On gagne devant nos
fans qui, même avec la qualification obtenue la veille, sont quand même 5 000 à la salle des sports du Prado pour nous encourager. C'était magique.
- Et obtenir cette qualification à Bourges, là où tu jouais de 2014 à 2018, c'est symbolique pour toi ?
C'est vrai que ça m'a rendue nostalgique des cinq ans que j'ai passé là-bas. J'y ai vécu de très bons moments, des titres
[deux championnats de France, trois Coupes dÉquipe deet une EuroCup, NDLR]. Jouer au Prado, ça rappelle tout ça. D'ailleurs, je pense que ça ne pouvait pas mieux tomber que le TQO se passe là-bas, car 75% de l'Équipe de France y a joué.
- On te sent très attachée à Bourges. Tu as réussi à adopter Montpellier et son club, depuis ton arrivée en 2018 ?
C'est clair que le club est monté en puissance. Moi, je l'avais quitté en 2012 et le Lattes-Monpellier n'avait pas encoire gagné. Derrière, y a eu des titres
[les championnats de Frane 2014 et 2016, gagnés devant Bourges, NDLR]. Quand j'y suis revenu sept ans après, beaucoup de choses avaient changé en positif. C'est super, ce que le club fait pour le basket. il développent cette identité féminine et j'aime beaucoup ce qu'ils font à ce niveau-là.
- Et la ville et son public ?
En général, il fait bon vivre ici - sans parler des températures - et ça c'est très important pour le moral. Si on a envie d'animations, on va en ville, sinon il y a la mer. Il y en a pour tout le monde. C'est une ville étudiante, assez jeune. Il est possible d'avoir une vie en dehors du basket à Montpellier, et c'est ce que j'aime ! Ça n'a rien à voir avec Bourges. Montpellier est une ville très sportive avec des à-côtés. Bourges est une ville à vivre en temps que sportive. Ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir une telle ferveur, il y a une forte identité basket. Quand on joue au Tango Bourges basket, on est un petit peu le symbole de la ville au même titre que la cathédrale (rires) ! Pour toutes les joueuses, je pense que c'est un rêve de pouvoir évoluer un jour là-bas.
- En Équipe de France comme au Lattes-Montpellier, tu portes le n°93. Tu peux m'expliquer pourquoi ce choix ?
Lorsqu'on a pu porter les numéros de maillots qu'on voulais, j'ai décidé de choisir le n°93. Parce que c'est un département souvent décrit assez négativement. Pour moi, porter ce numéro dans mon dos lorsque je suis sur le terrain, c'est pour justement qu'on en parle en bien... Parce qu'il y a aussi des choses bien dans le 93 !
- Tu parlais de l'identité féminine un peu plus tôt. De ton statut de joueuse, trouves-tu qu'aujourd'hui le sport féminin suscite davantage d'intérêt de la part du public français ?
Je sais pas si les gens s'y intéressent plus, mais on leur donne davantage les moyens de s'y intéresser. Parce qu'aujourd'hui, il y a des matches internationaux en même temps que notre TQO à Bourges et on a été diffusés sur une chaîne, tout comme le rugby féminin. Donc ça donne à tout le monde accès à ces sports qui sont super intéressants. Mais on ne les voit pas assez encore, on est loin du compte. Ce n'est accessible à tous comme peuvent l'être d'autres sports en France.
- Pour les J.O. de cet été, quels adversaires redoutez-vous le plus ?
On ne craint personne. On est réalistes : il y a des équipes de très haut niveau, dont on fait partie aussi. Il y a les États-Unis, le Canada, l'Australie, la Serbie, des nations comme la Belgique qui, depuis quelques années, performe très bien sur la scène internationale... Ça serait difficile de toutes les citer. On a vu aussi la Chine invaincue pendant ces TQO. Je pense que ce vont être de beaux J.O. Beaucoup d'équipes vont jouer leurs chances à fond, il va falloir compter sur tout le monde !
À partir de juin, on va avoir une préparation à base d'entraînements et de matches, comme on fait tous les étés. Sauf que cette fois-ci, d'autres paramètres sont à prendre en compte comme le décalage horaire avec le Japon. On doit arriver les plus prêtes et les plus fraîches possibles à Tokyo.
►
Ce week-end du 15 et 16 février, le Lattes-Montpellier basket reprend avec un plateau de Coupe de France à Vannes face à Basket Landes. En cas de victoire, les Gazelles du LMBA rencontreront l'équipe victorieuse de la rencontre La Roche-sur-Yon–Lyon.