De l'eau salée infiltre les nappes phréatiques de l'étang de Thau depuis trois mois. En cause : l'inversac, un phénomène naturel qui n'a connu que huit occurences sur la zone depuis les années 1970, mais tend à se multiplier avec les bouleversements climatiques.
Un étang ne connaît que deux apports en eau douce : celle qui vient du ciel et celle qui vient du sol. Alors que les précipitations se font de plus en plus rares sur le littoral de l'Hérault, l'eau salée de l'étang de Thau, elle, s'infiltre dans les nappes phréatiques et la source de la Vise.
Le phénomène - "Inversac", de son nom scientifique - est en cours depuis trois mois. Les experts pointent deux facteurs en cause : une surélévation de l'étang liée au vent et le déficit de pluie exceptionnel connu ces derniers temps.
"Il est survenu le 18 octobre 2023 lors d’une tempête et une montée des niveaux de l’étang", précise le Syndicat mixte du bassin de Thau dans un communiqué de presse, le 18 janvier.
Observations exceptionnelles
Depuis 1967, l'Inversac n'a été observé que huit fois dans cet étang. Du fait de sa rareté mais aussi de sa propension à se multiplier les années qui viennent, ses caractéristiques sont scrutées de près par les scientifiques.
Des premiers capteurs ont donc été immergés dans la source de la Vise. "Ici, c'est exceptionnel car on a pu observer le phénomène", explique l'hydrogéologue Jean-Christophe Maréchal au micro de France 3 Occitanie. "C'est la première fois qu'on peut le suivre en temps réel".
Le Syndicat mixte du bassin de Thau confirme : un programme expérimental est lancé sur la source de la Vise, "visant à limiter les intrusions d’eau salines en conditions d’inversac", tant le phénomène est amené à se reproduire et pénaliser les activités économiques alentours, comme l'ostréiculture ou encore les Thermes de Ballaruc.