Rixe entre cinq collégiens à Montpellier : deux adolescents de 13 ans passent la nuit en garde à vue

Mercredi matin, vers 9h, une altercation a eu lieu entre cinq mineurs à proximité du collège Clémence Royer à Montpellier. Plusieurs d'entre eux se sont battus. La police a arrêté les collégiens peu après, ils sont âgés de 12 à 15 ans. Deux ont passé la nuit en garde à vue.

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24 heures après les faits et les auditions menées par les policiers, les responsabilités des cinq mineurs en cause semblent se dessiner.

Mercredi, la version de l'histoire tendait vers une victime de 12 ans agressée par quatre autres collégiens. Mais aujourd'hui, l'affaire semble plus complexe.

Une rixe pour une casquette ?

Après les auditions des cinq adolescents mis en cause et les précisions apportées par le procureur de la République de Montpellier, l'agression se transforme en rixe entre mineurs âgés de 12 à 15 ans.

Le jeune initialement qualifié de victime car légèrement blessé serait en fait celui qui a porté les premiers coups.

Il s’agit de violences réciproques devant le collège Clémence Royer. Le parquet a levé 2 gardes à vue et une retenue (ndlr : un mineur de 12 ans), hier soir, car les témoignages permettaient d’établir qu’ils avaient assisté aux faits sans porter de coups et avaient tenté de séparer la victime et l’un des mis en cause.

Fabrice Bélargent, procureur de la République de Montpellier.

Communiqué de presse du 22 juin 2023.

Deux jeunes ont donc passé la nuit en garde à vue. La victime et un agresseur.

"Nous avons prolongé la garde à vue d’un mineur né en 2010, qui reconnaît avoir porté des coups à la victime. Il ressort des auditions du mis en cause, des témoins et de la victime elle-même que c’est cette dernière qui a commencé à porter des coups" ajoute le procureur.

Le parquet de Montpellier n'a fourni aucune précision supplémentaire sur les raisons de cette rixe. Une source proche du dossier parle tout de même d'un différend à propos d'une casquette.

Fabrice Bélargent précise dans un communiqué qu'"aucune décision n'est prise en l'état et que d'autres actes d'enquêtes sont en cours".

Mais il évoque un "possible déferrement des deux protagonistes".

Une réaction qui fait réagir

Dès mercredi midi, le préfet de l'Hérault réagissait par communiqué et par tweet à l'agression du jeune collégien à proximité de son établissement scolaire. Il condamnait les violences.

Un acte qui a surpris les syndicats d'avocats. L'un d'eux, le SAF, a même publié un communiqué titré "Le préfet de l'Hérault, nouveau procureur de la République ?".

Le syndicat dénonce un mélange des genres.

Interrogé par France 3 Occitanie, le coprésident du syndicat des avocats de France s'étonne des propos du préfet de l'Hérault.

C'est du jamais vu parce que ça ne devrait pas se voir. Il y a un magistrat qui est habilité à faire ce genre de communication, c'est le procureur de la République, pas le préfet. Pourquoi ? Parce qu'il y a des informations qui viennent de l'enquête qui sont soumises au secret de l'enquête et en opportunité, le procureur décide de les rendre publiques ou non.

Vincent Le Junter, coprésident du syndicat des avocats de France.
durée de la vidéo : 00h00mn41s
Interrogé par France 3 Occitanie, le coprésident du syndicat des avocats de France s'étonne des propos du préfet de l'Hérault. ©FTV

Et il ajoute : "Là, vous avez un communiqué de presse fait par le préfet, on ne sait pas d'où il tire ses informations, elles nuisent à l'enquête en cours, elles nuisent à la présomption d'innocence. Il s'agit d'informations parcellaires voire erronées, on verra ce que dit l'enquête mais à ce stade, le préfet n'a pas à publier ce genre d'informations".

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