Les handballeurs de Montpellier ont passé une très mauvaise soirée, jeudi soir, à Kiel, devant 11.000 spectateurs. Éliminés 31 à 21, en quart de finale retour de Ligue européenne des Champions par les légendaires Allemands de Kiel, qu'ils avaient pourtant battu de 9 points à l'aller. Une belle désillusion pour le MHB.
La qualification en demi-finale s'est jouée à un point. À des tirs ratés de Montpellier et à un gardien allemand très fort et inspiré.
C'est peut-être la première et la dernière fois que l'on a une opportunité comme cela dans un carrière. Tu as 9 buts d'avance... (long silence) Tu as beau dire que c'est Kiel... On pousse pas assez. C'est dur pour l'équipe, le groupe mérite mieux.
Yanis Lenne, ailier droit du Montpellier HB.
L'ère Canayer à Montpellier privée de fin heureuse
Au club depuis 1994, Patrice Canayer termine sa carrière en quart de finale de la Ligue des Champions, éjecté jeudi soir, 31 à 21, par les Allemands de Kiel.
Neuf buts d'avance. Mais Montpellier a dilapidé son immense avance du match aller (39-30). La démonstration dans l'Hérault avait pourtant ouvert en grand la voie du Final Four pour la fin des 30 années de l'ère Patrice Canayer, son emblématique entraîneur.
Ce qui n'est pas normal, c'est d'avoir marqué aussi peu de buts ce soir. Je crois que l'on a joué avec le frein à main, avec la peur. Et quand la peur s'empare de quelques joueurs dans un collectif, c'est difficile de jouer à son meilleur niveau. C'est un apprentissage pour cette équipe, j'espère que cela leur servira à l'avenir et que ça leur permettra de grandir.
Patrice Canayer, entraîneur du Montpellier HB.
Les Allemands de Kiel, tout quadruple champion d'Europe qu'ils sont, n'avaient jamais renversé plus de cinq buts dans leur riche histoire européenne.
Un dernier quart d'heure fatal
Difficile d'imaginer cet épilogue. Un tir de la dernière chance de l'arrière brésilien du MHB, Bryan Monte, pour tenter d'égaliser et arracher une séance de tirs au but. Sauf que ce dernier, comme beaucoup d'autres, a trouvé le gardien du club allemand Tomas Mrkva (12 arrêts, 41%), plus en vue que l'autre portier, le Français Samir Bellahcene.
Les Héraultais, doubles vainqueurs de cette compétition (2003 et 2018), ont rencontré les pires difficultés à marquer, un seul but dans le dernier quart d'heure, face à des "Zèbres" pas résignés au sort de proies.
On savait bien que cela allait être compliqué mais on n'a pas été assidu et pointu sur les détails et ici ça ne pardonne pas !
Karl Konan, arrière-gauche du Montpellier HB.
Ces quinze dernières minutes, trop fébriles, ont été fatales à la bande de Valentin Porte (4 buts sur 6 tirs). L'ailier Lucas Pellas, qui manque deux penalties, a précipité par son exclusion temporaire pour contestation le scénario renversant (25-20, 47e).
Comme un tournant, pendant cette infériorité numérique Bryan Monte a perdu un de ses duels (1 but en 6 tirs) face à Mrkva permettant au pivot Hendrik Pekeler de marquer dans le but vide (27-20, 49e).
Dans la foulée, le jeune Brésilien (21 ans) a vu une de ses passes interceptées et convertie (29-21, 52e) et l'ailier Yanis Lenne (4/6) a laissé ses coéquipiers en infériorité pour un tir dans le visage de Mrkva (56e). Les absences de longue durée cette saison d'Ahmed Hesham et Kyllian Villeminot sur la base arrière ont fini par se payer.
En difficulté pour marquer en attaque placée, le MHB peut regretter les penalties ratés (3 au total) qui ont facilité l'"Aufholjagd". Une remontée inespérée dans la langue du pays berceau du handball.
Dommage !