C'est une solution pour les petites bourses et contre le gaspillage alimentaire. Des paniers composés de fruits et légumes moches, qui ne trouvent pas preneurs sur les étals traditionnels. Une entreprise de Montpellier leur offre une deuxième chance dans des paniers distribués jusqu'à Toulouse.
Ce 29 septembre, c'est la journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture. Selon l’Ademe, 32% de la production agricole et 21% de la transformation sont perdus chaque année en France. Un fléau, alors que l'inflation pèse sur les porte-monnaie et que les prix n'ont cessé d'augmenter ces derniers mois.
Moches, mais bons et nourrissants
Pommes, carottes, courgettes... Des fruits et légumes destinés à la poubelle sont sauvés de justesse grâce à des paniers antigaspi. Chaque semaine, dans les locaux de la Croix rouge de Clermont-L'Hérault, plus de 300 sacs en papier sont remplis.
Cette initiative lancée en 2021, c'est celle de deux amies, Manon et Anaïs, et de leur jeune pousse "PimpUp". "On voulait vraiment sauver ces produits du gaspillage, témoigne Anaïs Lacombe, l'une des cofondatrices. L'idée, c'est de 'pimper' ces fruits et légumes qui sont dits moches, ou en tout cas qui sont écartés des circuits de distribution actuels." En deux ans, l'entreprise est passée de deux bénévoles, ses fondatrices, à dix salariés.
"Pimper", c'est un terme anglais qui signifie "mettre en valeur", explique l'Académie française. Redonner des couleurs à des produits à l'allure peu séduisante de prime abord, mais qui conserve toutes leurs qualités gustatives et nutritionnelles.
Les produits en question sont récupérés directement auprès des agriculteurs. En deux ans, la jeune entreprise a permis de préserver 650 tonnes de nourriture du gaspillage. Une fois les paniers préparés dans l'entrepôt de Clermont-L'Hérault, ils sont livrés dans une centaine de points relais à Toulouse et Montpellier. Et depuis ce mois de septembre, à Montauban.
Moins cher qu'en grande surface
À l'autre bout de la chaîne, des clients commandent des paniers de deux à huit kilos et viennent les récupérer dans le point relais le plus proche. Le prix ? De dix à 27 euros. "C'est bien parce que c'est moins cher que ce qu'on peut acheter en grande surface", explique un adepte. "On peut adapter en fonction de ses envies. Et on n'est pas obligés d'aller au supermarché pour refaire le plein de légumes", ajoute une autre. Autre avantage de ce panier, consommer "des légumes que je n'ai pas l'habitude de cuisiner."
Le gérant de l'un des points relais, une épicerie de Montpellier, s'est lancé dans l'aventure car il partage les valeurs de la jeune pousse. Mais ce partenariat, c'est aussi gagnant-gagnant : "Il faut un peu de logistique pour recevoir les paniers, les stocker et les redonner aux clients, reconnaît Mathieu Pueyo, gérant de l'Épicerie de Jacques. Mais en contrepartie, c'est pour moi 20 à 30 clients qui rentrent en plus dans le magasin toutes les semaines."
50% du prix du panier revient aux producteurs. L'entreprise vise désormais le million de tonnes de produits "pimpés". Des œufs viendront bientôt côtoyer les fruits et les légumes dans les paniers.