Le data center HDC34 situé à Saint-Aunès dans la banlieue de Montpellier nous a ouvert ses portes pourtant très sécurisées habituellement. Visite au cœur de notre monde numérique.
"Biiiip" - authentification biométrique réussie - la porte s'ouvre, nous voilà dans la salle du data center. Ce qui surprend d'emblée, c'est l'intense bourdonnement des machines. Face à nous, au bout d'un long couloir, on distingue une porte battante. "C'est l'allée froide" indique Luc Vidal, directeur de HDC34. L'allée froide, autrement dit "le coeur" du data center : des colonnes d'ordinateurs et d'espaces de stockages, empilés les uns sur les autres dans chaque case.
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Centaines de serveurs
"Dans chaque case, se trouve le matériel d'un de nos clients, qui stockent leurs données ici. En fait, un data center, c'est un lieu sécurisé pour les données des entreprises, ni plus ni moins" explique Luc Vidal d'une voix forte qui peine à masquer le vacarme des ordinateurs. Ici se trouvent donc des centaines de serveurs : des espaces stockages reliés au monde par Internet.
Mais ces lieux relativement méconnus du grand public jouent pourtant un rôle essentiel dans nos utilisations quotidiennes d'appareils numériques : tout, absolument tout ce que nous consommons ou utilisons en ligne doit être stocké quelque part avant d'apparaître sur nos écrans... et c'est dans les data centers que cela se passe.
En l'occurrence, HDC34 "est un data center régional et familial" comme aime le rappeler Luc Vidal, qui travaille principalement avec des entreprises locales, dont les techniciens ont directement accès au data center. En comparaison, les data centers des géants américains Google ou Amazon, s'étalent parfois sur des centaines de mètres. C'est là que sont stockés nos mails, les vidéos YouTube ou nos photos de vacances enregistrées dans le "Cloud".
Très énergivore
En plus du bruit permanent, les data centers sont aussi réputés pour la chaleur qu'ils génèrent. "Dans la chambre froide, qui contient les serveurs, l'air est maintenu à 22 degrés 24 heures sur 24 grâce à la climatisation. Les appareils aspirent cet air pour se refroidir, mais rejette de l'air à 35 degrés de l'autre côté, dans l'allée chaude" détaille le directeur.
Cet air chaud évacué à l'extérieur n'est pas le seul reproche qui est fait aux data centers du monde entier. Leur consommation colossale d'électricité est également décriée. En plus d'alimenter les serveurs, et en continu, la climatisation doit aussi être activée tout le temps.
Un petit data center comme HDC34 consomme en moyenne 1300 kilowattheures par jour, c'est 100 fois plus qu'un foyer moyen. "Nous sommes conscients de cette problématique, mais il faut bien que les données soient quelque part. Si elles ne sont pas en data center, c'est qu'elles le sont dans les serveurs des entreprises. Finalement, l'énergie consommée reste la même" tient à rappeler Luc Vidal.
Pour tenter de réduire le réchauffement de l'air et l'électricité consommée par les climatisations, certaines entreprises expérimentent depuis quelques années les data centers sous-marins… On n'arrête pas la technologie.