Face à la répétition des périodes de sécheresse, les vignerons d'Occitanie sont de plus en plus nombreux à envisager d'irriguer leurs parcelles, une solution coûteuse. Exemples dans l'Hérault et le Gard.
Le chantier va mobiliser 5 personnes pendant plusieurs mois, il y a 140 km de tuyaux à installer. Comme de nombreux domaines, Saint-Jean-de-l'Arbousier a choisi d'irriguer ses vignobles. Principale difficulté, le captage de l'eau du Bas-Rhône qui se trouve à près de 4 km, cela fait grimper le coût de l'irrigation. 165.000 euros, c'est le prix à payer pour éviter qu'une sécheresse estivale anéantisse la récolte.
Assurer la qualité
"Certaines années, avec les sécheresses que l'on a subi, notamment il y a deux ans, on perd la moitié de notre production en très peu de temps", souligne Nicolas Viguier, vigneron à Saint-Jean-de-l'Arbousier. Il poursuit : "Cet investissement dans le système d'irrigation peut être amorti. Notre but est de sécuriser nos rendements en termes de qualité". Saint-Jean-de-l'Arbousier prévoit d'irriguer en fonction de la pluviométrie. Le domaine ne peut se passer d'une récolte, surtout en pleine phase de développement, il exporte un tiers de sa production en chine.Travailler la vigne
A Corconne, dans le Gard, la problématique est différente. Le sol est constitué de gravette, un sol caillouteux qui laisse passer l'eau. Les viticulteurs envisagent l'irrigation depuis 20 ans mais acheminer une eau jusqu'ici coûterait plus de 10 millions d'euros, prohibitif. En attendant d'autres solutions, les vignerons travaillent la vigne pour qu'elle capte l'eau plus facilement."On a un vignoble très bas, le sol est travaillé en totalité pour que l'eau puisse s'infiltrer, on évite l'herbe pour qu'il n'y ait pas de concurrence et ensuite on a une densité importante pour obliger les racines à aller le plus profond possible", indique Olivier Masson, président des Vignerons de la Gravette. L'irrigation, lorsqu'elle est possible, s'effectue librement jusqu'en mai puis est soumise à autorisation, en espérant que l'été ne soit pas un long tunnel de sécheresse.
Regarder le reportage de Jean-Michel Escafre, Juliette Morch et Florence Paul-Paslier :