Journée décisive dans la vente du club de rugby de l’ASBH. Une réunion de plus de deux heures s’est déroulée ce jeudi 28 mai à Paris. La vente du club aux investisseurs émiratis a pris un tournant décisif.
Ils se sont donc donnés rendez vous sur le terrain des Emiratis. A Paris, autour de la table, le maire de Béziers Robert Ménard, Christophe Dominici l’ancien international, le représentant des investisseurs et les avocats des deux parties. Pierre Simon représentant les deux actuels présidents de l'ASBH absents. Les avocats sont désormais chargés de faire aboutir le dossier.
Thierry Braillard, un ancien secrétaire d’Etat aux sports avocat des investisseurs
Et c’est avec un avocat de renom que les investisseurs se sont installés autour de la table : Thierry Braillard ancien secrétaire d’Etat aux sports est désormais en charge d’étudier les comptes fournis par l’ASBH. De l’autre côté, c’est l’avocat du club Frédéric Simon qui devra déterminer la solvabilité des repreneurs.
Première étape : un accord de confidentialité doit etre signé entre les deux avocats leur permettant d’étudier toutes les pièces du dossier. On le sait, depuis le départ les tensions ont été nombreuses autour de cette offre d’achat.
Dans la foulée, si toutes les garanties sont fournies Thierry Braillard, Christophe Dominici et les Emiratis devraient faire une proposition de rachat.
Sauf incident de dernière minute, le rachat de l’ASBH devrait être finalisé mi-juillet.
Rachat de #Béziers : avancée décisive dans les négociations, cession aux Emiratis et à Christophe Dominici mi-juillet ? #ASBH cc @midi_olympique https://t.co/Awlg4OWNp7
— David Reyrat (@DavidReyrat) May 28, 2020
Christophe Dominici, déjà au travail
L’épilogue donc de quelques semaines particulièrement tendues autour du club historique de l’Hérault. Si les présidents actuels du club n’ont jamais caché leur volonté de céder l’ASBH, les tractations des premières heures et l’offensive de Christophe Dominici ont eu du mal à passer. L’ancien international a cristallisé autour de lui quelques inimitiés pour finalement retrouver la table des négociations ce jeudi à Paris.
Un Christophe Dominici qui devrait donc devenir le nouvel homme fort de l’ASBH. C’est lui qui a amené ces mystérieux investisseurs dans le Biterrois. D’abord dans le vignoble de son associé Yannick Pons, propriétaire avec lui d’un vignoble à Nissan-les-Ensérune puis dans le milieu du rugby. Christophe Dominici, ancien international retraité des terrains, ne cachait pas ces derniers temps sa volonté de revenir dans le rugby. Il ferait un retour fracassant en prenant la tête de l’ASBH sûrement dans le fauteuil de président.
Quel staff ? Quelle équipe ?
Un président ambitieux donc et des investisseurs qui devraient injecter 10 millions d’euros. De quoi redonner de l’ambition au club légendaire de Béziers et une certaine force de frappe sur le marché des transferts. En coulisses Christophe Dominici s’activerait déjà. Multipliant les contacts avec certains de ses anciens partenaires et des agents de joueurs. Les noms de Richard Dourthe et Jacques Delmas reviennent avec insistance pour intégrer le staff héraultais. Alors quid de David Aucagne actuel manager des rouge et bleu et dont le contrat court sur les trois prochaines saisons ? Un David Aucagne qui nous confiait encore la semaine dernière n’avoir eu aucun contact avec Christophe Dominici :
« Je prépare la reprise avec les joueurs, nous expliquait-il alors. Nous avons établi un planning de reprise. Il me tarde de retrouver les terrains, David Aucagne, manager de l'ASBH. »
D'où cette reaction aujourd'hui du capitaine de l'ASBH, Jonathan Best :
Et du coup pour les mecs qui seraient virés comment ils retrouvent un club mi-juillet? https://t.co/RNzCAjGG3x
— Jonathan Best (@_JonBest_) May 28, 2020
David Aucagne fait-il partie des plans des Emiratis?
Les futurs repreneurs pourraient cependant être pris par le temps. Si la vente n’est effective qu’en juillet, cela risque de sérieusement compliquer les ambitions de la première saison. Côté joueurs, Benjamin Fall dont le contrat n’a pas été reconduit avec Montpellier semble avoir le profil pour répondre aux nouvelles ambitions biterroises.
Dans leur communiqué les investisseurs ont indiqué "vouloir s’engager à la reprise de l’AS Béziers Herault":
Monsieur Yannick Pons est l’interlocuteur des représentants institutionnels et des collectivités territoriales. A ce titre il fait part de cette intention ce jour au maire de Béziers Monsieur Robert Ménard. Pendant cette période Monsieur Christophe Dominici est chargé d’établir un ambitieux projet sportif à long terme. Enfin ils ont confié la défense de leurs intérêts dans l’ouverture des discussions à Maitre Thierry Braillard ».
Un communiqué clair et synthétique. Mais le feuilleton biterrois s’il a pris un tournant décisif est loin d’être terminé.
Entretien avec Robert Ménard, maire RN de Béziers, présent lors de cette réunion décisive.
- Dans quelle ambiance s’est déroulé cette réunion à Paris ?
Le bébé est désormai
s entre les mains des avocats de chaque camp. Chacun a choisi son conseil c’est ce qui a permis d’apaiser les débats. C’est thierry Braillard qui repésente les Emirati et je dois dire que ça m’a rassuré. Thierry Braillard est un ancien secrétaire d'Etat aux sports il connaît toutes les ficelles de ce milieu il a même été à l’origine de certains lois sur la DNACG. C’est quand même une référence il connaît son affaire par cœur et je crois que ça va aider à dépassionner les débats. A les crédibiliser aussi"
- Quel est le calendrier ?
- Peut-on dire que c’est fait ?
"Non surtout pas. Je le lis un peu partout mais non ce n’est pas fait. Nous avons les négociations sur de bons rails et c’est déjà une grosse avancée. Je dois dire que vraiment la présence de Thierry Braillard m’a rassuré."
- Avez vous eu des garanties sur la solvabilité de ces investisseurs ?
"Non ce n’était pas le but. Encore une fois ce sont aux avocats désormais de finaliser tout ça. Bien sur sans garanties financières il ne peut y avoir de vente."
- N’auriez-vous pas préféré que le club reste entre les mains de biterrois ?
"Ce qui me dérange c’est l’idée que le club pouvait etre menacé. Regardez le milieu du rugby aujourd’hui. Pour les villes moyennes et il n’y a qu’à voir juste à coté de nous, Narbonne n’arrive pas à trouver les moyens financiers. Montpellier, sans Mohed Altrad le club n’en serait pas là. Je tiens à ce que le club se développe."
- Avouez quand même : de l’extérieur cette offre paraît irréelle ?
"Mais moi le premier. Je me suis dit, c’est le père Noël ! C’est bien pour ça que tout le monde se pose des questions. Bien sûr tu te dis, il y a forcément un loup . Mais croyez moi cette fois je suis rassuré."