Au deuxième jour du procès de Laurent Belmonte, ancien entraîneur de football d'Autignac près de Béziers, la cour a diffusé les témoignages insoutenables des petites victimes et écouté ceux, tout aussi insoutenables de leurs parents. L'accusé, lui, est resté impassible.

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Au deuxième jour du procès de l'ancien entraîneur de football accusé de plusieurs viols de fillettes et de l'agression sexuelle de son épouse, la cour a visionné les auditions des victimes.
La première petite  fille avait huit ans au moment des faits présumés. Elle est entendue en janvier 2016 dans les locaux de la prévention de la délinquance juvénile de la gendarmerie de Lunel.

 Elle ne veut plus faire de foot "parce qu'il s'est passé quelque chose"

La fillette explique qu'elle ne veut plus faire de foot "parce qu'il s'est passé quelque chose". "Un mercredi il m'a invitée à manger chez lui, puis il y a eu l'entraînement puis on est allés dans sa chambre". 
Elle décrit ensuite une scène d'agression sexuelle. Les faits auraient eu lieu trois semaines avant l'audition chez les gendarmes.


Secret


"Il m'a assise au bord du lit, il m'a baissé mon pantalon et ma culotte", poursuit l'enfant.
L'accusé lui aurait alors demandé de n'en parler à personne parce que "c'était un secret".

Mais la fillette en parle à sa mère qui en fait part à toute la famille.

Le frère de la petite fille était dans le salon au moment des faits supposés. Il explique que l'accusé est monté dans sa chambre à d'autres reprises avec d'autres filles de l'équipe.

Un peu plus tard, la première fillette confirmera sa version des faits devant le juge.

 Au début, je n'ai pas compris jusqu'à ce qu'elle mime la scène

Sa mère décrit la petite fille "comme quelqu'un bien dans sa peau".
"Quand elle m'a dit qu'elle ne voulait plus aller chez Laurent et pourquoi, au début je n'ai pas compris. Jusqu'à ce qu'elle mime la scène et que son frère me confirme qu'elle était bien montée à l'étage avec Laurent Belmonte. A ce moment-là, j'ai réalisé qu'il s'était passé quelque chose, parce que chez nous on ne parle jamais de sexe. On est alors allés porter plainte", ajoute la mère effondrée.

Il s'est des passé des choses avec les autres joueuses de l'équipe

"Ensuite mon fils m'a dit qu'il s'était aussi passé des choses avec les autres joueuses de l'équipe".
La mère de famille contacte alors d'autres parents. En sanglots, elle raconte comment la maman d'une autre petite victime s'est effondrée lorsqu'elle lui a confié ses soupçons concernant les violences subies aussi par sa fille.
Elle expliquera que son fils, qui était le meilleur ami de celui de l'accusé a beaucoup souffert de cette situation. L'avocat de la fillette et de sa famille, l'ancien bâtonnier du barreau de Béziers Maître Josy-Jean Bousquet, estime que ce procès, même douloureux en raison du déni de l'accusé, est essentiel pour les victimes.
 


Témoins accablés


Appelé à la barre l'adolescent aujourd'hui âgé de 13 ans répète avoir vu les petites filles monter dans la chambre de l'entraîneur. Puis, lui aussi fond en larmes.
"Vous n'êtes responsable de rien et n'avez aucun reproche à vous faire", lance le président au témoin qui sort de la salle chancelant, épaulé par ses parents.


L'accusé indifférent


Dans le box, l'accusé reste impassible. Même devant le témoignage de la 2e victime. Elle aurait été violée à partir de 6 ans et demi, pendant deux ans.  "Quand on va chez lui c'est un peu dégueulasse", dit la fillette qui décrira les mêmes scènes d'agression sexuelle que la première petite fille.

Il disait que c'était pour grandir. Il a recommencé quand j'étais en CP.

 "Il disait que c'était pour grandir. Il a recommencé quand j'étais en CP".
Elle subira en plus des viols à répétition. "Ça m'a fait mal, je l'ai dit au docteur".


La salle pétrifiée


A l'évocation des scènes de viols, deux jurées sont au bord des larmes.
Devant le récit très cru de la fillette qui décrit précisément les actes, la salle d'audience semble pétrifiée d'horreur.

Selon la psychologue, l'accusé nie tout car "il a une image de lui, surdimensionnée, parfaite"
La cour  a entendu une psychologue qui a renconté l’accusé il y a un mois.
 "Son discours ne fait  jamais de place à la parole de l’autre. Il n’est pas dans le dialogue, se perd dans les détails. Il parle, il parle mais ne dit rien. Il s’agit pour l’accusé de prendre le dessus, de conserver l’avantage, le pouvoir, de rester en position dominante.
 Il est dans une position d’auto-valorisation en permanence. Il ne supporte pas d’être mis en cause et ne fait de place à personne dans la manière dont il présente son parcours de vie : il raye tout ce qui peut être dérangeant.
 Dans le box, l’accusé semble ne pas écouter. Il a les yeux fermés, il se masse la nuque, il baisse la tête et fait mine de dormir. Le policer à ses côtés le rappelle à l’ordre et lui demande d’écouter. L’accusé grimace, se tient l’épaule comme pour atténuer une douleur musculaire et replonge dans un demi-sommeil.
 "Il s’énerve et manifeste des signes de violence quand on le pousse dans ses derniers retranchements", ajoute la psychologue.
Elle notera aussi une absence de relation à l’autre. Concernant les faits reprochés, "il nie tout car il lui est impossible de se rendre compte de ce qu’il a fait car il a une image de lui surdimensionnée, parfaite".
A l’interrogation de la partie civile sur le risque de récidive, la psychologue répond : " la seule chose qui puisse l’arrêter c’est la peur d’être sanctionné mais pas la reconnaissance de ce qu’il a fait".
 
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