Coup de chaud sur les fruits et légumes. Dans les exploitations maraîchères, les différentes productions souffrent du soleil, de la chaleur et de la sécheresse. Un cocktail auquel s'ajoutent des insectes voraces et la production accuse une forte baisse, jusqu'à 30%, selon les cultures. Reportage à Gigean.
Depuis des semaines, la sécheresse rend la vie dure aux maraîchers de l'Hérault. Les cultures souffrent du manque d'eau. Conséquences, les fruits et légumes sont plus petits et ils mûrissent beaucoup plus vite.
Avec les 3 vagues de canicule en juillet et août, d'autres problèmes surgissent. D'abord, beaucoup de fruits et légumes subissent des coups de soleil et la chaleur favorise l'apparition de parasites. Ils sont donc invendables.
Des coups de soleil comme à la plage
7h du matin, Fanny est en pleine cueillette dans son champ de Gigean, au nord de Sète et de la lagune de Thau.
Mais cette année, il lui faut faire beaucoup de tri.
Tous ses légumes ne sont pas en grande forme. Malgré l'herbe à leur pied qui leur donne un peu d'ombre et une irrigation quotidienne, certains ont pris un coup de soleil. Comme les tomates et les concombres.
Et voilà, un concombre brûlé ! Avec une belle tâche blanche. C'est pas beau et surtout en terme de goût, c'est pas bon du tout. On croirait manger du gel hydroalcoolique.
Fanny, maraîchère à Gigean.
Ils seront donc jetés. C'est une perte sèche.
Des parasites, des insectes et des nuisibles...
Autre conséquence de cet épisode caniculaire, des nuisibles font leur apparition dans les champs. "Les tomates sont piquées par des petites bêtes. Il y a des insectes qui se développent que l'on avait pas il y a quelques années. On ne les connaît même pas. Avec la chaleur et la sécheresse, cela commence à faire beaucoup" explique Fanny tout en souriant tout de même.
Sur une autre parcelle, les melons jaunes sont prêts à être ramassés. Comme tous les autres légumes, ils ont mûri avec 20 jours d'avance.
Georges, le père de Fanny, maraîcher à la retraite, a déjà vécu de fortes chaleurs mais selon lui, aujourd'hui, les plants souffrent de plus en plus.
On a déjà eu des années chaudes. Mais c'était rare... une fois par décennies. Maintenant, cela brûle tous les ans, en 2020, on a même tout perdu.
Georges, ancien maraîcher.
Sur son exploitation d'un hectare et demi, Fanny anticipe une perte de récolte de près de 30%.