PHOTOS. Les cinq choses à savoir sur la future plateforme multimodale du port de Sète, qui va booster le transport ferroviaire

Le projet d'une future plateforme multimodale du port de Sète (Hérault) avance : la Commission Européenn autorise une subvention de 3 millions d'euros. Cette nouvelle structure, qui s'adapte aux wagons existants, permettra de transborder des remorques de poids lourds sur les voies ferroviaires, avant de les exporter en plus grand nombre. Voici les 5 choses à savoir sur ce projet.

C'est la Commission Européenne qui s'est chargée elle-même de diffuser la bonne nouvelle pour le port de Sète : elle autorise une aide de l'État français en faveur d'une nouvelle plateforme multimodale. La subvention, d'un montant de 3 millions d'euros, était attendue par la direction du port et son exploitant, l'entreprise VIIA, encore en discussions avec d'autres acteurs pour entériner définitivement le projet. Qu'est-ce que cette plateforme ? Quelle est son utilité ? Réponse en cinq points avec le directeur du port, Olivier Carmes, et la direction de VIIA. 

20 millions d'euros de budget, pour un projet pas totalement entériné

Cette subvention validée de 3 millions d'euros "prendra la forme de subventions directes couvrant une partie des déficits de financement du projet" précise la Commission Européenne. 

Elle complète un budget global financé par différents acteurs. La région Occitanie et le port de Sète investissent à eux deux près de 8,7 millions d'euros dans ce projet. 

L'entreprise VIIA apporte, elle, apporte 8 millions d'euros. En tout, près de 20 millions d'euros sont financés pour cette plateforme multimodale.

"On n'a pas officiellement eu la notification de la Commission Européenne" tempère Bénédicte Colin, présidente de VIIA. "On est optimiste, mais il manque des étapes décisives pour que ce projet voie le jour. On doit encore avoir des discussions". 

Changement de système

Cette nouvelle plateforme transformerait le système d'acheminement des marchandises. Avant, les équipes de VIIA transbordaient la majorité des remorques de manière verticale, en les soulevant du quai vers les wagons.

Désormais, place à une technologie dite "horizontale", avec des wagons flexibles et plus performants. "Ils s'adaptent à toutes les semi-remorques" présente Reynald Nicolas, directeur général de VIIA. Concrètement, la semi-remorque "entre dans un berceau pivotant et se lie au train" détaille-t-il, sans déplacement avec une machine tierce. 

Ce système est rendu possible grâce à la taille de ces nouveaux wagons, plus petits de six centimètres. "Ce sont les plus bas du marché. Ils accueillent n'importe quels types de remorques, même les plus hautes" poursuit Reynald Nicolas. Cette différence, qui peut paraître minime, est en fait "énorme" car elle permet aux wagons "d'entrer, une fois sur les rails, dans les différents ouvrages d'art comme les ponts".

Gains de temps et de productivité

Ce nouveau système va permettre aux équipes de VIIA de gagner en efficacité sur le terrain lors des différentes arrivées de marchandises. "Les chargements seront plus rapides et plus optimisés" indique Bénédicte Colin. "Nos équipes connaissent ces technologies, elles sont formées en permanence."

Cette plateforme multimodale est bénéfique à tous points de vue si l'on en croit les propos du directeur du port de Sète Olivier Carmes. Naturellement, la production et les marchés vont se développer.

Pour l'instant, le trafic ferroviaire représente 15000 remorques par an et environ 10% de l'activité. Avec cette plateforme, on pourrait le multiplier par deux ou trois.

Olivier Carmes

Directeur du port de Sète

Développer les liaisons ferroviaires

Surtout, ce développement pourrait multiplier les liaisons ferroviaires et les destinations, "notamment pour la Grande-Bretagne, avec qui l'on intervient uniquement en porte-à-porte" explique le directeur du port de Sète.

Autres avantages de cette plateforme multimodale : la baisse des coûts logistiques du ferroviaire, la sécurité des transports et un bilan carbone soigné. 

Une stratégie nationale

Cette aide européenne entre dans une stratégie plus globale de développement du fret ferroviaire en France. "Elle permet aux États membres de mettre en place des mesures d'aide visant les besoins de la coordination des transports" écrit la Commission Européenne dans son communiqué. 

"On est fier d'être dans la short list des ports européens pour le développer du ferroviaire" savoure Olivier Carmes, qui voit déjà plus loin. "Plus on a des équipements performants, plus on peut les maintenir sur nos ports. On a une responsabilité, et on veut investir dans ces nouvelles technologies".

 

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