En prison, dans la jungle de Calais ou dans des camps de concentration : l’art est une façon de s’évader, d’accéder à un ailleurs. A Sète, le Musée international des arts modestes accueille l'expo "Evasions" jusqu'au mois de septembre.
A Sète, le MIAM, Musée international des arts modestes, accueille jusqu’au 23 septembre l’exposition "Evasions, l'art sans liberté". Celle-ci rassemble des œuvres produites dans des espaces de privation de liberté : prisons, camps et campements d'exilés, jusqu'aux camps de concentration.
L’expo est divisée en trois sections bien distinctes, qui vont crescendo vers l'enfermement le plus extrême.
Dans "Territoires imaginaires", la première section organisée autour d'une grande table de rencontres et d'échanges, on découvre des créations d'exilés, notamment des dessins de petit format, des objets fabriqués à partir de matériaux de récupération dans la Jungle de Calais ou sur les trottoirs de Paris.
En mars 2015, juste avant le premier démantèlement de la Jungle, Françoise, une voisine et bénévole est parvenue à sauver les toiles des bulldozers...
Aujourd'hui, elle est émue de voir ces œuvres rassemblées pour la première fois, et se souvient de ce que représentait pour les réfugiés ce qu’ils appelaient "l'école d'art" : "La pratique artistique c’était une petite pause, un moyen de s’exprimer aussi quand on n’a pas les mots de la langue, pour dire son espérance, sa souffrance."
Beaucoup disaient "non on ne sait pas dessiner", mais en prenant les pinceaux, c’était un moyen d’extérioriser ce qu’il y avait au plus profond d’eux-mêmes.
Carnets de recettes
"Dehors imaginaires" aborde ensuite les oeuvres produites dans des prisons à travers le monde, notamment des tissus dessinés et peints par des détenus mexicains aux Etats-Unis.
La dernière section, "Festins imaginaires", permet de découvrir de petits carnets de recettes de cuisine illustrés, imaginés et rédigés dans des camps de concentration nazis, dans les camps de travail soviétiques ou chinois, dans des camps de prisonniers civils et militaires japonais.
A voir aussi l’installation de Nicolas Daubanes, où comment les prisonniers font fermenter des fruits pour obtenir des boissons alcoolisées.
Le reportage de Jean-Michel Escafre et Franck Detranchant :