Activé depuis lundi soir, le plan de sécurité extrême a été levé ce samedi par le ministre de l'Intérieur.
Le plan Vigipirate écarlate, activé pour la première fois lundi dans l'Aude et dans la région Midi-Pyrénées à la suite de la tuerie devant l'école juive Ozar Hatorah à Toulouse, a été levé, a indiqué samedi le ministre de l'Intérieur Claude Guéant. C'est la première fois qu'il était activé dans un département du Languedoc-Roussillon.
L'activation de ce niveau d'alerte de Vigipirate constituait une première en France.
Le niveau écarlate est le plus élevé et est destiné à prévenir un risque d'attentats majeurs, avec des mesures de sécurité particulièrement contraignantes.*
C'est le dernier niveau avant l'application des mesures d'exception prévues par la Constitution de 1958 (article 16, état d'urgence). Il comprend notamment des visites et contrôles d'accès aux trains grandes lignes, restrictions ou interdictions de circulation dans les tunnels, l'arrêt du trafic aérien civil, la limitation ou arrêt de la distribution de l'eau du robinet et la mise en place d'un réseau de substitution.
Au niveau "écarlate", le plan Vigipirate peut également impliquer d'autres mesures telles que la suspension des transports urbains, particulièrement souterrains, dans toutes ou une partie des villes de France, ou la suspension de toute activité scolaire.
Depuis le 7 juillet 2005, date des attentats islamistes à Londres, le niveau d'alerte Vigipirate a constamment été maintenu au rouge sur l'ensemble du territoire français.
Samedi matin, Nicolas Sarkozy avait réuni à l'Elysée le Premier ministre, plusieurs membres du gouvernement et responsables policiers sur les questions de sécurité.
Selon la présidence, participaient notamment à cette réunion aux côtés du chef de l'Etat et de François Fillon les ministres Claude Guéant (Intérieur) et Michel Mercier (Justice) ainsi que les directeurs de la police nationale, de la DCRI et de la DGCE. Celle-ci s'est achevée après trois quarts d'heure.
Le profil du tueur de Toulouse et Montauban, Mohamed Merah, délinquant multirécidiviste, qui souffrait de troubles psychologiques, parti un temps en Afghanistan et qui professait des opinions islamistes, suscite une controverse sur de possibles failles dans sa surveillance.
Les choix tactiques faits par le Raid pour l'appréhender sont aussi sur la sellette.
Jeudi, après la mort de Mohamed Merah, M. Sarkozy avait annoncé le renforcement de l'arsenal pénal de lutte contre le terrorisme, précisant vouloir instaurer des "peines de prison" pour ceux qui en font l'apologie.