De plus en plus de productions tournent des films et des séries chez nous, notamment dans l'Hérault.
Longtemps oublié des producteurs de cinéma ou de télévision, le Languedoc-Roussillon, Montpellier en tête, est décidé à présenter ses plus beaux atours à l'objectif des caméras et ainsi concurrencer ses voisins, la Côte d'Azur et Marseille. France 2 avec Antigone 34 a lancé Montpellier à la télé. TF1 tourne aussi une feuilleton dans l'Hérault.
En 2012, pas moins de trois séries et deux films seront diffusés avec pour cadre la région et Montpellier :
- les séries "Antigone 34", dont France 2 vient de lancer la diffusion le vendredi soir, ou "Inquisitio"
- des films comme "Paradis Perdu" ou "Pauline Detective"
Cinq longs-métrages, huit téléfilms, sept courts-métrages et quatre documentaires ont été réalisés en 2011, soit 400 jours de tournage.
Et pour 2012, sont attendus les tournages des séries "Ligne de vie" à Montpellier et "Heretics" dans l'Aude. En juin la réalisatrice Anne-Marie Etienne filmera dans le Gard.
Cette multiplication des productions, pour lesquelles la région a fait grimper son soutien à 2,625 M d'euros en 2012 (200.000 euros pour "Antigone 34" par exemple), est le fruit de la volonté de Georges Frêche, explique Josiane Collerais, conseillère régionale à la culture.
Georges Frêche avait en 2006 inscrit comme l'un des fondements de sa politique, la culture en général, le 7e Art en particulier. Avec à ses yeux une idée force: la région bénéficie de la même météo que la région Paca, mais dispose de paysages plus variés et jamais montrés.
Depuis, ce message est distillé aux producteurs, réalisateurs et acteurs, à Cannes, Deauville ou Paris. Et reçoit un écho favorable des professionnels. Ils apprécient "les garrigues inviolées par le cinéma", comme disait Frêche, mais aussi "le contraste architecturale et l'esprit cosmopolite", souligne la productrice Bénédicte Lesage.
"Il y a une fraîcheur des paysages pour le cinéma que n'ont pas les autres régions", opine Philippe Saurel, adjoint au maire à la culture de Montpellier, une ville qui a rejoint plus récemment ce mouvement, mais multiplie les aides en nature: gratuité de parkings, de locaux...
La mairie a prêté les bureaux des syndicats de l'ancien Hôtel de ville à "Ligne de vie". Elle a annoncé également qu'en cas de tournage d'une seconde saison d'"Antigone 34", la production pourrait s'installer gratuitement dans une autre partie de cet immeuble destinée à la location.
Cependant, dans sa lutte pour devancer Nice ou Marseille, Montpellier souffre d'un manque d'infrastructures dédiées uniquement aux tournages. Un handicap qui pourrait être pallié avec la création d'un grand studio, sorte de Cinecitta entre mer et Cévennes.
Un projet pourrait voir le jour sur une partie des 38 ha d'un ancien site militaire que la ville a racheté à l'Etat. TF1 pourrait lui donner un coup de pouce. La chaîne, qui hésite entre La Rochelle et Montpellier, doit donner son arbitrage d'ici deux à trois semaines. Avec à la clef 300 emplois.
En cas d'échec, cette cité du cinéma ne devrait cependant pas finir aux oubliettes.
D'abord parce que, selon la mairie, France 2 réfléchit également à s'installer: il s'agirait peut-être plus d'un lieu de stockage que d'un vrai studio, mais il permettrait déjà aux productions d'abaisser les coûts d'acheminement des matériels.
Ensuite et surtout, parce qu'unanimement les élus regardent désormais avec gourmandise les importantes retombées économiques que génèrent les tournages, qu'il s'agisse, liste Mme Collerais, "de nuits d'hôtel, de restauration, de valorisation des sites et de culture..."