Le ministre de l'Intérieur doit venir installer la ZSP gardoise comme il l'a fait mardi à Saint-Ouen.
Manuel Valls avait choisi Saint-Ouen, commune de Seine-Saint-Denis touchée par les trafics de drogue, pour lancer officiellement mardi la première zone de sécurité prioritaires (ZSP), promesse de campagne du candidat Hollande. Il sera normalement dans le Gard, lundi 17 septembre, pour installer celle de Vauvert-Saint-Gilles.
"Je suis là pour donner un signe. Celui de la présence de l'Etat auprès des citoyens les plus fragiles", a déclaré le ministre de l'Intérieur lors d'un déplacement au commissariat de la ville, en dénonçant les effets du trafic de drogue, en train de "casser le pacte républicain".
"Si j'ai mis fin à la politique stérile du chiffre pour le chiffre (...), c'est pour mettre en place une politique de sécurité enracinée dans le concret", a-t-il ajouté, avant de détailler son dispositif.
Quinze ZSP doivent être mises en place d'ici fin 2012 avant une cinquantaine d'autres en 2013. Outre Saint-Ouen, d'autres communes comme Mantes-la-Jolie (Yvelines), Méru (Oise) ou les quartiers nord de Marseille frappés par les règlements de comptes, figurent dans la première liste.
Promesse de campagne de M. Hollande, les ZSP visent à mettre en place "une action de sécurité renforcée sur les territoires bien ciblés, caractérisés par une délinquance enracinée et de forte attentes de la population", selon le ministre.
Le 2 septembre, à Mulhouse où il avait annoncé le placement en ZSP d'un quartier sensible en 2013, il avait insisté auprès de l'AFP sur leur caractère "ciblé" évoquant trafics de drogue, cambriolages ou vols de colliers, phénomène en forte augmentation.
Il faut agir, selon lui, "là où la délinquance est ancrée" dans un "esprit de partenariat" avec les élus qui en seront l'un des pivots.
"Lutter contre les fraudes"
A Saint-Ouen, commune populaire de 40.000 habitants aux portes de Paris, c'est la drogue qui alimente l'économie parallèle et suscite une délinquance quotidienne.
En 2011, une école maternelle avait dû changer d'entrée principale, les trafiquants s'étant installés devant l'établissement.
"Ici, il y a un marché, il a des clients, il y a des gens qui viennent se fournir de l'extérieur et c'est contre tout cela qu'il faut lutter", a assuré M. Valls.
"Il est évident que que sur ce territoire c'est un travail de longue haleine, qui a déjà débuté et qui doit se poursuivre", a-t-il poursuivi.
Le ministre a appelé pour cela à une "action conjuguée" de la police, de la gendarmerie, de la justice et des douanes pour y parvenir.
Toutes tendances confondues, les syndicats de police se demandent où "on va trouver les effectifs", en ces temps de disette budgétaire, pour mettre en place les ZSP.
M. Valls assure que 500 postes de policiers et gendarmes seront créés tous les ans durant le quinquennat, une autre promesse de M. Hollande. "Le ministère de l'Intérieur est une priorité, c'est une chance", selon lui.
Les redéploiements de personnels parmi les forces de l'ordre et les recrutements aux sorties d'écoles de police et de gendarmerie permettront de doter les ZSP d'effectifs en nombre, affirme Beauvau.
Les deux principaux syndicats de policiers se sont émus lundi de la possible affectation de CRS dans les ZSP, ce qui n'est pas leur mission, selon eux.
Sur BFM-TV, le ministre a précisé que les CRS auront pour mission d'accompagner le dispositif des ZSP et que ni le coeur de leur métier ni leurs effectifs ne seraient touchés.
Dans un communiqué, la section locale d'Alliance (second syndicat de gardiens de la paix) en Seine-Saint-Denis a déclaré "craindre que ce projet (de ZSP à Saint-Ouen) ne soit que la continuité des points de sécurisation renforcés mis en place depuis de nombreux mois" dans cette localité par la police.
Manuel Valls se rendra lundi dans le Gard pour installer une autre ZSP.