La clause de sauvegarde du gouvernement sera effective avant les mises en culture, fin février.
Une centaine de militants de la confédération paysanne, des faucheurs volontaires et des apiculteurs ont occupé à l'aube le centre Monsanto de Trèbes dans l'Aude. Ils ont déversé des semences OGM de maïs interdites.
La mise en culture du maïs génétiquement modifié Mon 810, du géant américain Monsanto, sera interdite par une nouvelle clause de sauvegarde que le gouvernement prendra "avant la fin février", juste avant les semailles, a affirmé lundi la ministre
de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet.
Le gouvernement prendra une "clause de sauvegarde (pour interdire la mise en culture du Mon 810) avant la période des semailles mais pas trop tôt avant pour que la Commission européenne n'ait pas le temps de la remettre en cause" comme cela s'était produit pour la précédente clause, a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet.
Selon elle, la période des semailles va commencer début mars "donc la clause de sauvegarde sera prise avant la fin février mais cela ne sert à rien de la prendre trop tôt avant".
Le moratoire sur les cultures OGM, lancé par la France en février 2008, a été invalidé l'an dernier par la Cour européenne de justice de Luxembourg et, en décembre, le Conseil d'Etat.
Trèbes (Aude) - les manifestants devant le site Monsanto
Retour sur l'action anti-OGM de Trèbes lundi matin :
Lundi matin, une centaine de militants anti-OGM ont investi un site du géant américain Monsanto, à Trèbes, dans l'Aude, et ont menacé de rester sur place jusqu'à l'annonce d'une date d'un nouvel "arrêté d'interdiction de cession, de circulation, et de mise en culture" du maïs OGM.
La ministre a précisé que la nouvelle clause "sera construite sur la base d'études sorties en 2009 et 2010", car l'annulation de la précédente se basait sur des études datant de 2008. "Toutes les dernières études sur le Mon 810 confirmaient plutôt notre position, notamment sur les organismes qui ne sont pas ciblés par la toxine du Mon 810 et qui en sont quand même victimes", a-t-elle ajouté.
"On sait bien qu'on n'est pas d'accord avec la Commission européenne sur le sujet, c'est pas nouveau, alors prendre la clause en février nous permet de la rendre active sans attendre la réponse de la Commission au titre de l'urgence parce qu'on est juste avant la période des semailles", a expliqué la ministre qui a souligné qu'elle avait reçu la Confédération paysanne et les associations d'agriculteurs.
"Aux agriculteurs qui disent hésiter à acheter du maïs Mon 810, nous disons: nous nous opposerons à la culture du Mon 810, donc ce n'est pas la peine d'acheter des semences de Mon 810", a-t-elle conclu.
Des agriculteurs prêts à semer du maïs Mon 810 :
Certains agriculteurs sont prêts à planter du maïs transgénique alors que le gouvernement souhaite interdire une nouvelle fois le Monsanto 810 avant les prochaines semailles, a-t-on appris lundi auprès de l'association générale des producteurs de maïs (AGPM).
"Certains agriculteurs sont prêts à le faire", a déclaré Anne Kettaneh, directrice de la communication de l'AGPM, qui regroupe les producteurs de maïs.
Il s'agit de "gens qui ont été +fauchés+ il y a quelques années et qui en ont marre que les faucheurs soient écoutés et reçus dans les ministères", a ajouté la responsable, interrogée par l'AFP.
Ces producteurs sont surtout présents dans la région sud-ouest, à proximité de l'Espagne, selon Mme Kettaneh qui n'a pas donné plus de précisions.
Tout en se défendant de "lancer un appel à semer", l'AGPM se dit prête "à accompagner" les agriculteurs "pour leur rappeler les règles de coexistence et de bonnes pratiques" avec les cultures non-transgéniques, a encore assuré Mme Kettaneh.