Du jamais vu depuis que les femmes sont éligibles en 1944. 6 sont élues députées sur 23 circonscriptions.
Le Languedoc-Roussillon a envoyé à l'Assemblée nationale, 9 femmes, entre 1944 et 2007. Pour la législature 2012/2017, 6 sont élues pour un total de 23 circonscriptions. C'est un record ! La parité commence à porter ses fruits et renouvelle les figures politiques de notre région. Il y aura 155 femmes au total à l'Assemblée sur 577 députés.
Ont été élues députées :
Marie-Hélène FABRE PS dans la 2e circonscription de l'Aude 56.83%
Françoise DUMAS PS dans le 1ère circonscription du Gard 41.89%
Anne-Yvonne LE DAIN PS dans la 2e circonscription de l'Hérault 66.35%
Fanny DOMBRE-COSTE PS dans la 3e circonscription de l'Hérault 54.84%
Dolorès ROQUé PS dans la 6e circonscription de l'Hérault 39.82%
Ségolène NEUVILLE PS dans la 3e circonscription des Pyrénées-Orientales 53.03%
Marie-Hélène FABRE PS dans la 2e circonscription de l'Aude
1ère femme députée de l'Aude
La socialiste Marie-Hélène Fabre, 60 ans, est la première femme députée de l'Aude, dans la circonscription de Narbonne, qui fut celle de Léon Blum.
"C'est un signal fort que donne le département en matière de parité", dit-elle en référence à la dissidence dans la 2e cironscription de l'Aude de Didier Codorniou, ancien rubgyman et vice-président du conseil régional de Languedoc-Roussillon, qui n'avait pas accepté la décision de Solférino d'investir Mme Fabre.
Elue au second tour avec près de 57% des voix contre l'UMP Michel Py, elle a bénéficié du report de voix du dissident socialiste, qui s'était désisté malgré un score lui permettant de se maintenir au second tour.
Députée suppléante de Jacques Bascou, maire PS de Narbonne, qui ne se représentait pas, Mme Fabre est aussi assistante parlementaire du sénateur socialiste Roland Courteau depuis 22 ans.
Originaire de Libourne (Gironde), elle veut accorder à l'Assemblée nationale une attention particulière à la condition des femmes et des jeunes.
Françoise DUMAS PS dans le 1ère circonscription du Gard
1er mandat et revanche de 2007
La socialiste Françoise Dumas a remporté dimanche son premier mandat de députée du Gard et pris sa revanche sur le sortant Yvan Lachaud (UMP/NC) qui l'avait battue lors du deuxième tour du scrutin en 2007.
Vice-présidente du conseil régional en charge du développement économique depuis 2010, Mme Dumas a remporté la triangulaire de la première circonscription, obtenant 41,89% des suffrages devant M. Lachaud (34,26%) et Julien Sanchez, responsable départemental FN du Gard (23,85%).
En 2007, Mme Dumas s'était déjà présentée sur la première circonscription de Nîmes. Elle était arrivée au 2ème tour en devancant l'ancien député-maire communiste Alain Clary mais avait été finalement battue par Yvan Lachaud, député sortant et président du Nouveau centre à l'Assemblée Nationale.
Issue d'une famille d'agriculteurs protestants, la nouvelle élue a suivi des études de droit avant de se diriger vers le métier d'assistante sociale, à Nîmes, puis de prendre la responsabilité du service de protection de l'enfance, dans le département du Gard.
Mme Dumas a ensuite rejoint le cabinet du président socialiste du conseil général Damien Alary.
Enfin, en 2008, elle est devenue directeur territorial détaché à l'office départemental de HLM, Habitat du Gard.
Anne-Yvonne LE DAIN PS dans la 2e circonscription de l'Hérault
La scientifique féministe
Vice-présidente du conseil régional du Languedoc-Roussillon, la socialiste Anne-Yvonne Le Dain, qui a conquis très largement dimanche son premier mandat de députée de l'Hérault, est une scientifique et une féministe qui se bat pour la parité en politique.
Docteur en sciences de la terre, Mme Le Dain a remporté la deuxième circonscription avec 66,35% des suffrages devant Anne Brissaud, la candidate du Parti radical valoisien, fortement soutenue par l'UMP et Jean-Louis Borloo.
Lancée en politique par Georges Frêche, avec lequel elle a travaillé en 1985 au Conseil des rivages du Conservatoire du littoral, elle a occupé le poste de vice-présidente de la région, en charge du développement économique, jusqu'en 2010.
A la mort de M. Frêche, cette ingénieure agronome au Cirad (Centre de recherche agronomique pour le développement) a poursuivi avec son successeur Christian Bourquin, comme vice-présidente de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique, des technologies de l'information et de l'innovation.
La passion pour la politique de cette scientifique, qui a suivi un long parcours universitaire (Ecole nationale supérieure d'agronomie à Montpellier, Université Montpellier 2 et Institut de physique du globe à Paris 6), est venue de son implication dans le soutien scolaire aux enfants en difficulté.
Présidente départementale de la FCPE, cette mère de trois enfants a débuté avec un mandat de vice-présidente de l'agglomération puis maire-adjoint de Montpellier de 2003 à 2007, avant de fonder en 2011 les "Femmes politiques progressistes" pour installer la parité de façon stable dans le monde politique.
Fanny DOMBRE-COSTE PS dans la 3e circonscription de l'Hérault
Une fidèle de Frêche
Lancée en politique par Georges Frêche auquel elle est toujours restée fidèle, la socialiste Fanny Dombre-Coste, qui a remporté dimanche son premier mandat de députée de l'Hérault, est conseillère régionale du Languedoc-Roussillon et municipale à Montpellier.
Artisan-photographe depuis 1983, Mme Dombre-Coste, 55 ans, qui est aussi présidente de la radio associative FM+, a remporté avec 54,84% des suffrages la troisième circonscription aux dépens du sortant UMP et villepiniste Jean-Pierre Grand.
La nouvelle élue s'est d'abord impliquée dans le quartier ou elle travaille. Elle a ainsi créé en 1994 "Le Grand Boutonnet", une association de commerçants, artisans et riverains, puis fondé le festival de photographie contemporaine "Les Boutographies", en 2000.
Elue conseillère municipale de Montpellier sur la liste de Georges Frêche en 2001 et secrétaire de la section PS du 4e canton de Montpellier, Mme Dombre-Coste a poursuivi à la mairie avec Hélène Mandroux en 2008 en charge des Associations dans le cadre de la démocratie participative.
Mais en 2010, lors de l'exclusion du PS de Frêche et de ses colistiers et l'investiture de Mme Mandroux pour les régionales, Mme Dombre-Coste est restée fidèle à son mentor.
Elue au conseil régional, elle est chargée du développement de la filière bois.
Diplômée de l'Ecole des Gobelins à Paris, Fanny Dombre-Coste est la fille d'un pasteur et d'une assistante sociale. Née à Sainte-Adresse près du Havre, elle a passé sa jeunesse à Nîmes avant d'arriver à Montpellier en 1975.
Mariée, elle est mère de deux enfants, deux étudiants de 24 et 21 ans.
Dolorès ROQUé PS dans la 6e circonscription de l'Hérault
L'enseignante syndicaliste
Le siège de députée de l'Hérault remporté de justesse dimanche par la conseillère municipale d'opposition de Béziers, la socialiste Dolorès Roqué, apparaît comme un couronnement de l'engagement de cette femme comme professeur mais aussi syndicaliste.
Mme Roqué, 60 ans, a bénéficié d'une triangulaire pour s'imposer dans la 6e circonscription avec 39,82% des voix, tout juste devant le député sortant UMP Elie Aboud (39,80%) et le frontiste Guillaume Vouzellaud (20,37%).
Mme Roqué a toujours été dans l'enseignement, comme professeur d'espagnol au lycée Jean-Moulin de Béziers puis comme conseillère pédagogique, intervenante en IUT. Syndicaliste, elle a été membre du conseil d'administration de l'Unsa/SE pendant plus de 20 ans.
Ce parcours pendant lequel, dit-elle, elle n'a jamais dissocié mission professionnelle et engagement militant, a été salué par l'Education nationale avec une promotion précoce comme hors classe et une distinction, en 2008, dans l'Ordre de Chevalier des Palmes académiques.
Sur le terrain politique, elle est élue à Béziers en 2001 sur la liste du communiste Jean-Claude Gayssot en tant que représentante de la société civile, et intègre le PS quelques mois plus tard, dont elle deviendra la secrétaire adjointe de section en 2008.
Cette année-là, deuxième sur la liste du PS Jean-Michel Duplaa "Béziers pour tous", elle est réélue en tant que conseillère municipale d'opposition.
Mariée, Mme Roqué est mère de deux enfants, âgés de 34 et 28 ans, et grand-mère d'un petit-fils.
Ségolène NEUVILLE PS dans la 3e circonscription des Pyrénées-Orientales
Elle est sur la liste noire du FN
Ségolène Neuville, socialiste de 41 ans, a été élue dans la circonscription Perpignan-Prades, bien qu'elle ait été placée par Marine Le Pen sur la liste noire du Front national.
Elue conseillère générale en 2008, désormais vice-présidente du conseil général des Pyrénées-Orientales, elle s'est surtout investie auprès des personnes âgées et des associations.
Pour ce médecin du centre hospitalier de Perpignan (services maladies infectieuses), sa présence sur la liste noire du FN n'était qu'un "prétexte" pour faire un cadeau à l'UMP, dans la perspective des municipales de 2014 à Perpignan.
Ségolène Neuville l'a emporté avec 53,03% des voix face à l'UMP Jean Castex, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy.