En plein cours de son procès pour le meurtre de Patricia Wilson, cette Anglaise installée en Aveyron dont on n'a jamais retrouvé le corps, l'accusé, Jean-Louis Cayrou qui clame son innocence a tenté de se suicider, dans la nuit de vendredi à samedi.
A l'issue du cinquième jour de son procès pour le meurtre de Patricia Wilson, Jean-Louis Cayrou a tenté de se suicider, dans sa cellule, dans la nuit de vendredi à samedi.
L'ancien jardinier et ancien amant de la victime, dont on a retrouvé d'importantes traces de sang à son domicile en 2012 mais jamais le corps, a toujours clamé son innocence et sa ligne de défense n'a pas varié durant ce procès.
Jean-Louis Cayrou, 54 ans a été retrouvé dans sa cellule samedi matin "dans un état un peu groggy avec des traces de mutilation très légères" au niveau des avant-bras, du visage et des jambes, a indiqué le procureur adjoint de Rodez, Antoine Wolff.
L'accusé, dont les jours ne sont pas en danger, a déclaré avoir ingurgité des médicaments et présentait des "griffures et petites plaies qui n'ont pas justifié son hospitalisation", a ajouté M. Wolff.
Mais il a été orienté vers l'hôpital psychiatrique de Rodez pour une simple consultation avant de réintégrer l'établissement pénitentiaire
sans nouveau traitement médicamenteux, a poursuivi le procureur adjoint.
Le détenu a déclaré "ne pas se souvenir de ce qui s'est passé". Pour se scarifier, il aurait utilisé ses ongles et sans doute son rasoir, a précisé M. Wolff, soulignant qu'"une surveillance spécifique" de sa cellule avait été mise en place pour la nuit.
Son avocat, maître Jacques Lévy, contacté par France 3 Midi-Pyrénées, est furieux. Il n'a en effet été contacté ni par l'administration pénitentiaire ni par le président de la cour d'assises de Rodez. Alors même que le procès doit reprendre lundi, l'avocat toulousain se dit scandalisé.
Pour lui, ce silence n'est qu'un nouvel élément de preuve d'une affaire instruite à charge depuis le début.
Cette semaine, Jean-Louis Cayrou a été mis à mal par plusieurs témoignages : celui de ses anciennes compagnes qui le décrivent comme un individu dominant, aux pratiques sexuelles brutales et par d'anciens compagnons de prison qui ont expliqué avoir reçu les confidences du prévenu sur le meurtre de Patricia Wilson.
A l'audience de vendredi, Jean-Louis Cayrou aurait évoqué le suicide. "Je ne sais pas si j'irai jusqu'au bout du procès. Lundi, je serai peut-être à la morgue", aurait-il déclaré à la cour, selon l'édition en ligne du Midi Libre.
Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le réquisitoire est prévu lundi, les plaidoiries mardi, suivies du verdict en soirée.
Voir ici la réaction de maître Jacques Lévy, avocat de Jean-Louis Cayrou, recueillie par Patrick Champagnac et Virginie Beaulieu, de France 3 Midi-Pyrénées :