L'accusé, ancien jardinier et ancien amant de la victime, dont le corps n'a jamais été retrouvé, a continué de nier à l'ouverture de son procès ce lundi à Rodez, comme il l'a fait pendant toute l'enquête. Le procès se tient jusqu'au 31 mai.
Le procès du jardinier et ancien amant d'une quinquagénaire britannique disparue à l'été 2012 en Aveyron s'est ouvert lundi matin aux Assises de l'Aveyron à Rodez. Jean-Louis Cayrou, 54 ans, qui a clamé son innocence dès l'ouverture des débats, comme il l'avait fait depuis le début de l'enquête, comparaît jusqu'au 31 mai pour homicide volontaire avec préméditation.
Patricia Wilson, 58 ans, a été vue pour la dernière fois le 17 août 2012 à son domicile situé près de Vabre-Tizac, commune rurale de l'Aveyron, au retour d'un voyage en Grande-Bretagne.
Dans l'ancien corps de ferme, acheté par l'expatriée avec son compagnon britannique en 2008, de nombreuses traces de sang avaient été relevées par les enquêteurs, les menant à conclure à son décès présumé. Malgré d'importantes recherches, la quinquagénaire n'a jamais été retrouvée.
Chemise bleue sous un pull gris, rasé de près, l'accusé a secoué la tête à de nombreuses reprises pendant la lecture de l'acte d'accusation lundi matin : "ce n'est qu'un tissu de mensonges", s'est-il indigné face au président, Régis Cayrol.
A l'issue de la lecture du document, Maître Jacques Levy, l'avocat de l'accusé, a réaffirmé que "l'instruction" avait "été faite à charge", et promis de "s'en expliquer tout au long de cette semaine".
Après le départ de son compagnon, Donald Marcus, pour la Grande-Bretagne en septembre 2011, Mme Wilson avait noué une relation intime avec M. Cayrou au printemps suivant, avant de rompre.
Selon l'accusation, des éléments matériels incriminent M. Cayrou, notamment des traces de sang relevées dans sa voiture, dont certaines avaient été nettoyées. Après la rupture, les relevés téléphoniques montrent de nombreux appels entre M. Cayrou et Mme Wilson, le dernier à 20H57 le soir de la disparition, suggérant une relation quasi-obsessionnelle, selon la même source.
Des allers-retours du suspect dans le département voisin du Tarn, au cours des jours qui ont suivi la disparition, ainsi que les explications "évolutives" de ce dernier lors des différentes auditions ont aussi retenu l'attention de l'accusation.
La mère de la disparue ne sera pas présente, mais M. Marcus, qui s'est réinstallé dans la maison de Vabre-Tizac où vivait Mme Wilson, est arrivé en milieu de matinée.
Plusieurs dizaines de témoins doivent s'exprimer à la barre, dont des anglophones pour le compte desquels une interprète a prêté serment. Les débats, suivis de près par la presse britannique et initialement prévus pour durer jusqu'à vendredi, ont été prolongés jusqu'au mardi 31 mai. L'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.