Prévue dans l'Aude, la rave avec près de 10 000 "teufeurs" aura lieu sur le Larzac

Une rave sauvage est prévue ce samedi soir dans le Larzac, en réaction aux propos tenus par le préfet de l'Aude, Jean-Marc Sabathé, le 26 juillet dernier. Un festival techno "revendicatif" s'indignant contre la "discrimmination" dont font part les autorités envers leur culture.

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"Cons et d'irresponsables". De cette manière, le préfet de l'Aude qualifiait les "teufeurs" le 26 juillet dernier. Jean-Marc Sabathé était alors en plein annonce de son plan "anti-rave" visant à réduire les fêtes techno organisées sans accords officiels dans son département. Il prévoyait alors une série de mesures pour éviter les dérapages, comme en novembre dernier, où trois personnes avaient trouvé la mort suite à une rave à Talairan. 

Dans la foulée, l'association Freeform, défendant la "free-party", avait fait part de son indignation sur Facebook

Sur 4000 soirées en France, seules 4 sont déclarées et 3 d'entre-elles dans le Finistère. Aucune dans l'Aude, et aucune depuis que la loi existe en 2002. Les rares organisateurs qui ont essayé d'organiser des soirées légales dans votre département se sont fait bouler, humilier et rejeter. 


Le collectif va plus loin que la publication de la lettre ouverte. Elle a organisé Teknival, une énorme rave party, dont le lieu était jusque là tenu secret. Huit mille "teufeurs", selon la préfecture, 10 000 selon les organisateurs, se sont installés ce samedi sur un champ du Larzac à Millau, dans l'Aveyron, pour un festival de musique électronique Teknival "revendicatif" destiné à dénoncer la loi "discriminatoire" contre les rave.

Cette loi, répondant au nom de l'amendement Mariani, pointe du doigt l'organisation de ces rassemblements :
  • "Les rassemblements exclusivement festifs à caractère musical (…) doivent faire l'objet par les organisateurs d'une déclaration auprès du préfet du département dans lequel le rassemblement doit se tenir"
  • "Le préfet peut interdire le rassemblement projeté, si celui-ci est de nature à troubler gravement l'ordre public ou si, en dépit d'une mise en demeure préalable adressée à l'organisateur, les mesures prises par celui-ci pour assurer le bon déroulement du rassemblement sont insuffisantes"
Depuis sa promulgation, en 2002, elle est perçue par les festivaliers comme discrimminante. Selon les "organisateurs", la place faite à la techno et à ce genre de célébrations est quasiement nulle. Ils réclament l'arrêt des saisies de matériel sono, des procédures "abusives" contre les organisateurs et les participants, ainsi que la possibilité d'accéder aux terrains publics inutilisés et exploitables pour les fêtes. 

Les "teufeurs" prennent leurs droits 

Tandis que des Teknival ont lieu chaque année en France au 1er mai, l'organisation de tels rassemblements avait été abandonnée pour le 15 août. "Mais les Teknival du 15 août ont été repris pour en faire une manifestation revendicative car les lois n'avancent pas", a précisé Barouf, un des organisateurs.

Liberté, égalité, fraternité: nous incarnons ces valeurs"

a-t-il continué. 

Deux milliers de voitures, selon un correspondant de l'AFP, ont déjà pris place sur le site des "1789 arbres de la Liberté", dans la forêt communale de Millau. Cet endroit, où avaient été plantés 1789 arbres pour le bicentenaire de la Révolution en 1989, a été choisi pour "sa symbolique", selon Barouf.

L'assurance d'un bon déroulement

La secrétaire générale de la préfecture, Dominique Consille, a évalué à 8.000 le nombre des participants en milieu de matinée mais précisé que d'autres étaient en route. La manifestation n'est "pas autorisée", a-t-elle indiqué à l'AFP.

Nous sommes devant une situation de fait"

a-t-elle ajouté, disant que 110 gendarmes encadraient l'événement.

L'organisateur assure le "bon déroulement" du Teknival grâce à la "responsabilité de tous", citant en particulier la mise en place de "stands de prévention sur la prise de risques stupéfiants, alcools et sons".
Risques
En novembre 2015, trois personnes étaient mortes lors d'une rave illégale dans l'Aude, qui n'était pas un Teknival. En 2016, le Teknival du 1er mai avait réuni plus de 30.000 personnes, selon les organisateurs, à Salbris (Loir-et-Cher). Un jeune de 17 ans avait dû être hospitalisé dans un état grave.
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