Le procureur de la République aux assises de l'Aveyron à Rodez a requis 17 et 20 ans contre les deux principaux meneurs de l'opération punitive qui a coûté la vie à Jean-Ronald d'Haity en mai 2010 à Millau. Il demande l'acquittement de 8 autres coaccusés au bénéfice du doute.
De 17 à 20 ans de réclusion criminelle ont été requis mardi contre les "meneurs" de l'"expédition punitive" ultra-violente qui avait abouti à la mort d'un jeune homme originaire des Antilles, à Millau en 2010.
"On ne peut pas dire que c'est une affaire qui a mal tourné", a déclaré l'avocat général Jérôme Laurent devant la Cour d'assises de Rodez.
"Le groupe était déterminé, nombreux, encagoulé et armé. Il y a l'intention d'homicide", a-t-il ajouté, demandant 20 ans de réclusion criminelle pour Morad Laanizi, 26 ans, et 17 ans pour son frère, Taoufik, 32 ans.
#meurtre #Jean-Ronald d'#Haïty : l' avocat général requiert contre 4 principaux accusés 20, 17 et 12 ans de réclusion criminelle.
— France3QR (@France3QR) 25 Novembre 2014
Les deux hommes sont accusés d'avoir été les meneurs d'"une expédition punitive" visant "les Antillais" et pour laquelle comparaissent depuis fin septembre 18 accusés. Le soir du 8 mai 2010, une vingtaine de jeunes, majoritairement encagoulés ou encapuchonnés, forcent la porte de l'appartement de Jean-Ronald d'Haïty, 20 ans.
Ils sont armés de couteaux, de battes de base-ball et même d'un sabre de samouraï. Jean-Ronald tente de fuir par une fenêtre. Il reçoit un coup de couteau dans le dos et un autre en plein coeur.
Quelques semaines auparavant, Morad avait eu la mâchoire fracturée dans une bagarre avec un Antillais habitant à la même adresse que Jean-Ronald.
Les amis antillais avec lesquels il passe la soirée du 8 mai sont parvenus à s'échapper. L'un reste caché dans les toilettes. Trois autres sautent du deuxième étage : une femme se fracture alors une jambe et un homme, une fois dans la rue, est coursé, attaqué à coups de couteau, assommé.
L'accusation a également requis 12 ans de réclusion criminelle contre Vincent Tournadre, 26 ans, autant pour Abdel-Malik Taghouzi, 30 ans et des peines de 8 à trois ans pour six coaccusés.
L'avocat général a en revanche requis l'acquittement pour les huit autres accusés, tout en déclarant: "Le doute leur profite". "On ne saura jamais les responsabilités précises des uns et des autres", a ajouté M. Laurent.
Vidéo : à Rodez , le reportage de Rouzane Avanissian et Luc Tazelmati