Une magistrate suppléante de la cour d'assises de l'Aveyron, qui avait transporté mi-novembre en covoiturage deux des dix-huit accusés qui comparaissaient notamment devant elle, ne subira aucune sanction
Elle ne les avait pas reconnuCette magistrate a été reçue par le premier président de la cour d'appel de Montpellier et a affirmé "n'avoir pas reconnu les deux hommes" qu'elle a chargé dans son véhicule, précisant qu'il n'y avait "pas d'élément intentionnel" et "donc pas de sanction".
Les deux accusés, Vincent Tournadre et Joshua Bernad, avaient trouvé sur un site internet dédié au covoiturage un conducteur acceptant, contre rémunération, de les acheminer de Montpellier, où ils avaient passé le weekend, à Millau, leur lieu de résidence.
Chemin faisant, les deux hommes ont réalisé que la conductrice n'était autre que la juge suppléante de la cour d'assises devant laquelle ils étaient jugés. Cependant, selon les propos rapportés par leurs avocats à l'AFP, les deux accusés n'auraient pas évoqué le procès avec la conductrice pendant le trajet.
Un magistrat suppléant
Cette dernière, qui pouvait remplacer au pied levé l'un des trois magistrats professionnels du jury en cas d'indisponibilité soudaine, a assisté à l'intégralité du procès débuté fin septembre.
En tant que suppléante, cette magistrate n'était pas censée prendre part au délibéré.
Les avocats de ce dossier ont déposé des conclusions demandant notamment une enquête mais lundi après-midi le président de la cour d'assises, M. Régis Cayrol a rejeté cette demande et repris l'audience normalement, a encore indiqué la même source.
Rappel
Débuté depuis six semaines, ce procès tente de faire la lumière sur l'assassinat le 8 mai 2010 à Millau (Aveyron) d'un jeune Antillais de 20 ans, Jean-Ronald d'Haity, lors d'une expédition punitive.
L'avocat général doit prendre ses réquisitions jeudi ou vendredi, tandis que les jurés rendront un verdict à la fin du mois.