Le projet de Ligne nouvelle mixte TGV/frêt entre Montpellier et Perpignan fait un bond en avant. Un accord financier a été trouvé pour le premier tronçon Montpellier-Béziers. L'ensemble des collectivités locales concernées donne son feu vert pour un tracé d'un coût total de huit milliards d’euros.
On connaît le dicton, « l’argent est le nerf de la guerre ». C’est la même chose pour la nouvelle ligne ferroviaire entre Montpellier et Perpignan. Mais une nouvelle étape vient d’être franchie lors du comité de pilotage du 2 septembre.
Les collectivités situées sur le tracé sont les départements de l’Aude, de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales, la métropôle de Montpellier, la Communauté urbaine de Perpignan et les Communautés d’agglomérations du Grand Narbonne, de Carcassonne, de Béziers, d'Hérault-Méditerranée et de Sète. Elles ont toutes acté leur participation financière à hauteur de 40%.
De son côté, l'Etat a confirmé son engagement également à hauteur de 40%. L'Europe est maintenant sollicitée pour payer les 20% restants.
Un projet de près de 8 Milliards €
Il y a cinq ans, le projet était estimé à cinq milliards et demi d'euros. Aujourd'hui, son coût a été réévalué à près de 8 milliards d'euros.
Dont deux milliards et demi pour le premier tronçon d'une cinquantaine de kms entre Montpellier et Béziers. Cette première phase concerne un tronçon mixte transport de voyageurs et fret à l’horizon 2030. A elle seule, la Région Occitanie financera 40% de la part des collectivités locales, en mettant 400 millions d’euros sur la table. Et sa présidente Carole Delga - triomphante - d'annoncer dans la foulée « l'ouverture de l'enquête publique d’ici la fin de l'année."
Dans un courrier envoyé en avril, le Premier ministre avait déjà assuré qu'une enquête publique concernant le tronçon entre Montpellier et Béziers serait lancée avant fin 2021 pour une DUP (déclaration d’utilité publique) en 2022.
Un projet terminé en 2040
La deuxième phase concerne la centaine de kms restants jusqu'à Perpignan d'ici 2040. Reste à connaître le contenu définitif de ce deuxième tronçon.
Va-t-on privilégier une Ligne à Grande Vitesse pour le TGV ? Ou favoriser la mixité et le développement du frêt ? Cette Ligne nouvelle n’aurait pas le même tracé, ni le même coût !?
Pour la financer, le gouvernement et la Région évoquent la création d'un établissement public qui pourra recourir à l’emprunt et lever une taxe locale créée à cet effet (article 4 de la Loi d’orientation des mobilités). Traduisez, en demandant au contribuable un effort supplémentaire ?!
En conclusion, n’oublions pas un autre dicton "chat échaudé craint l'eau froide". Pour mémoire, il faut remonter à 1989 pour exhumer les premières études de ce projet. Cela fait trente-deux ans d'annonces, de volte-face et de chantier ajourné.