Lancé il y a 30 ans, le projet de ligne à grande vitesse entre Perpignan et Montpellier vient peut être de connaîte un coup d'accélérateur. Le Premier ministre Jean Castex a assuré qu'une enquête publique concernant le tronçon entre Montpellier et Béziers sera lancée avant fin 2021.
C'est un sujet sur lequel il faut être prudent. 30 ans que la ligne à grande vitesse entre Perpignan et Montpellier est annoncée. 30 ans de volte-faces, de désillusions et d'annonces qui n'ont à ce jour débouché sur rien. Mais depuis le 28 avril, les choses semblent avoir évolué dans le bon sens, ce qui n'est jamais trop tôt quand on évoque la grande vitesse ferroviaire, si l'on en croit la présidente PS d'Occitanie Carole Delga.
Le Premier ministre en personne, Jean Castex, lui a fait savoir par courrier qu'il lui confirmait la conduite d'une enquête publique pour le tronçon Montpellier-Béziers avant la fin de l'année 2021.
Le Premier ministre écrit à Carole Delga au sujet des lignes grandes vitesses en Occitanie
A sa prise de fonction, ce dernier avait engagé des réunions de travail sur ces projets si importants pour notre territoire, en matière de mobilités, d’emplois et d’environnement, après un arrêt total depuis juin 2017. Sa lettre apporte des garanties importantes quant à la réalisation de ces deux infrastructures ferroviaires. J’avais demandé la mise en enquête publique du tronçon Montpellier-Béziers : le Premier ministre me confirme ce mercredi que cette enquête publique, attendue depuis 2018 et déterminante pour le calendrier du projet, se fera avant la fin de l’année 2021, ce qui permettrait de déclarer l’utilité publique dès 2022.
L'Etat abondera à hauteur de 40% comme pour les collectivités
Le week-end dernier, la présidente de la région Occitanie s'était emportée après avoir appris que l'Etat s'apprêtait à financer la ligne nouvelle à grande vitesse Marseille-Nice. Une décision qui lui a fait dire qu'il ne pouvait y avoir "une France à deux vitesses". L'Etat a décidé de financer à hauteur de 40% ce projet au même niveau que les collectivités locales alors que l'Europe sera présente à hauteur de 20%.
Carole Delga a donc demandé au Président de la République un engagement ferme sur le même pourcentage de participation de l'Etat pour les deux LGV en Occitanie, Montpellier-Perpignan et Toulouse-Bordeaux.
Jusqu’à présent, il n’y avait aucun engagement de l’État et la part de l'Europe n'excédait pas les 10%. Ce courrier est pour nous une étape importante, un cap a été franchi .
Le maire de Montpellier et président de la Métropole, Michaël Delafosse, salue également une avancée importante et a réaffirmé son soutien à ce vieux serpent de mer ferroviaire.
Montpellier Méditerranée Métropole soutient pleinement la réalisation de la Nouvelle Ligne Montpellier‐Perpignan, indispensable pour fluidifier l’un des couloirs les plus saturés de France, garantir la continuité du corridor méditerranéen et renforcer les trains du quotidien.
Début des travaux en 2024... pour 8 milliards d'€
C'est la première fois, que le financement, clef de ce dossier, est évoqué en des termes clairs et précis. Il sera identique aux projets Marseille-Nice et Bordeaux-Toulouse. Dans son courrier, Jean Castex s’est engagé sur un financement de l’État à hauteur de 3,2 milliards d’euros à ce jour, dont un milliard d'euros sur la seule partie Montpellier-Béziers.
Au total, le chantier de la LNMP (Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan) devrait avoisiner les 8 milliards d'euros.
Les collectivités locales, devront se partager également la coquette somme de 3,2 milliards d’euros. Qui financera quoi et combien ? La question n'est pas encore tranchée affirme la présidente de Région qui en a profité pour remercier l'ensemble des partenaires locaux, élus et associations qui se sont mobilisés pour ce projet.
La ligne Nîmes–Narbonne est l’une des plus saturées de France et il est indispensable de la désengorger. Cette seconde ligne est indispensable. Elle nous permettra de faire face aux aléas climatiques de la Méditerranée et nous permettra de limiter les camions en circulation dans la région sur l'A9 en augmentant le fret ferroviaire.
Cette annonce permet d'entrevoir plus sereinement le début des travaux prévu si tout va bien pour 2024. Elle permet surtout de mettre un coup d'accélérateur à un projet embourbé depuis 30 ans et qui a bien failli connaître un coup d'arrêt lorsque le Président de la République avait annoncé en 2017 vouloir mettre un terme aux grands projets de ce type.