À Cahors, une campagne citoyenne a débuté le 28 mars pour inviter les habitants du Lot à faire analyser leurs urines à la recherche de glyphosate. Une cinquantaine de personnes a participé à cette première séance. Parmi les échantillons déjà analysés, tous indiquent la présence du pesticide.
Lancée en Ariège en 2018, la campagne citoyenne de recherche de glyphosate dans les urines est aujourd'hui menée dans 71 départements. Dans le Lot, une cinquantaine de personnes a participé à la première séance de prélèvements. Une démarche effectuée selon un protocole très strict, explique Philippe Coulloud, référant lotois de l'association "Campagne Glyphosate".
Les échantillons d'urine seront adressés à un laboratoire allemand chargé d'analyser l'ensemble des prélèvements effectués dans le cadre de cette campagne. Parmi les échantillons qu'il a déjà traités, tous ont révélé une présence de pesticides, même minime, précise Martine Schutz-Samson, référante nationale de la campagne.C'est fait sous contrôle d’huissier pour bien voir qu’on ne puisse pas ajouter des produits. Les gens doivent se présenter pieds nus, en sous-vêtements. Les toilettes ont été vérifiées avant, qu’il n’y ait pas de produit que l’on puisse rajouter. Tout ça, ça a été un protocole qui a été établi pour toute la France.
Les résultats, ce sont 1186 personnes analysées, avec une moyenne de 1,06 nanogramme par millilitre d'urine, un maximum de 4 ng/ml et un minimum de 0,10 ng/ml.
Pesticide chimique le plus vendu au monde, le glyphosate est largement utilisé en agriculture. Il est donc impossible d'y échapper. C'est le sentiment de ceux qui participent à la campagne, comme Nathanaël, habitant de Cahors : "De toute façon il y en a partout, à partir du moment où on boit de l’eau du robinet, on est à peu près sûr d’en consommer, donc d’en avoir dans les urines".
Dans le Lot, la campagne se poursuivra durant tout le mois d'avril. Des prélèvements seront organisés sur les communes de Figeac, Gourdon, Saint-Céré et Martel. Une plainte collective sera déposée une fois tous les résultats d'analyse connus. Elle pourrait regrouper 5000 personnes au niveau national.