Depuis le mois de juillet, la fièvre catarrhale, plus communément appelée la maladie de la langue bleue, touche les élevages ovins dans le département du Lot. Selon le président du syndicat de la filière, Etienne Fouché, 200 foyers ont été officiellement recensés.
Dans le département du Lot près de 200 élevages ovins sont touchés par la fièvre catarrhale.
"Cela a vraiment explosé cette année, tout le grand sud-ouest a été impacté", confie Etienne Fouché, éleveur et président du syndicat ovin du département. Le Lot est le premier département d'Occitanie et le deuxième au niveau national pour l'élevage ovin viande avec ses 183 848 brebis nourrices et 5486 brebis laitières.
Étienne Fouché est également éleveur dans le canton de Martel dans le nord du département du Lot. Sur les 2700 brebis de son élevage d'agneaux fermiers du Quercy, 40 bêtes ont été touchées par la fièvre catarrhale et la moitié en sont mortes.
Mais l’éleveur explique qu’il est difficile d’évaluer le nombre d’animaux touchés par la maladie. "Sur mes dix voisins éleveurs, 7 ont des brebis touchées, mais toutes ne décèdent pas et certaines ne présentent pas de signes apparents pour le moment".
Une maladie virale transmise par les moucherons
Cette maladie n’affecte pas l’homme et n’a strictement aucune incidence sur la qualité des denrées. La fièvre catarrhale ovine (FCO), également appelée maladie de la langue bleue, est une maladie virale, transmise par des insectes vecteurs du type Culicoides, des moucherons piqueurs.
La FCO entraîne les symptômes suivants : fièvre, troubles respiratoires, salivations, œdème de la face, etc.
Les éleveurs sont démunis lorsque les animaux sont touchés. "Elles ne peuvent plus boire ni manger", explique l’éleveur. "Elles ont la langue bleue, les lèvres et les muqueuses boursoufflées, ulcérées. C’est souvent la fièvre qui les tue. C’est une maladie virale et l’antibiotique ne marche pas. Et puis celles qui résistent à la maladie auront peut-être des séquelles, mais cela, on s’en apercevra plus tard".
Le réchauffement climatique en cause
Dans le Sud-Ouest, cette maladie est très rare. Il y a eu des cas recensés dans les années 2007 et 2010, il y a eu depuis quelques foyers, mais très peu, explique Etienne Fouché.
"Le moucheron piqueur, sa période d’activité ne peut qu’augmenter avec le réchauffement climatique. On n'a jamais vu des températures afficher 30° l’après-midi au mois d’octobre", précise l’éleveur.
Les conséquences sur les élevages
Certaines bêtes résisteront au virus et ne présenteront pas dans l’immédiat de réels symptômes. En revanche, il est probable que d'autres rencontrent des problèmes en lien avec la fertilité, "des béliers auront peut-être des problèmes de fertilité, en conséquence de la fièvre, certaines brebis devront avorter, mais cela, on le constatera en fin d’année. Et puis les bêtes fiévreuses ne sont pas consommables", rajoute Etienne Fouché.
Des pertes qui ne seront pas compensées selon l’éleveur. En 2010, "l’État a financé la campagne de vaccination, mais n’a pas indemnisé les éleveurs". "Il est trop tard pour vacciner, lorsque j’ai constaté la maladie, j'ai procédé à la désinsectisation sur les animaux qui pâturent en extérieur et qui n’étaient pas touchés".