La chapelle de Maraden, dans le Lot, abrite une fresque de la shoah peinte par un rescapé de l'holocauste est menacée par l'usure du temps et des infiltrations d'eau. Un collectif se mobilise pour qu'elle devienne un bien public et un lieu de mémoire.
On la distingue à peine dans la végétation. La Chapelle de Maraden (ou Malodène), près de Martel dans le Lot, semble à l'abandon depuis la mort de son propriétaire en 2019. Ce lieu qui abrite une fresque décrivant l'horreur des camps nazis, est à vendre. À l'intérieur de l'eau partout. Une menace pour cette œuvre immense signée du peintre de la shoah, Miklos Bokor, rescapé de l'Holocauste.
"On a des infiltrations dans la toiture, ça nécessiterait quelques travaux de restauration, constate Hugues Du Pradel, agent immobilier à Veyrac qui a ouverte les portes de la chapelle à notre équipe de France 3 Occitanie. J'ai l'impression que la partie de la fresque peinte sur une partie de la voute, elle peut souffrir beaucoup plus. On voit par les temps pluvieux que l'on a, quelques traces d'humidité".
Un lieu de mémoire
La Chapelle est peuplée de silhouettes errantes dans les camps de la mort. Sur les parois humides de la chapelle, on y aperçoit la triste destinée du peuple juif avec sa fuite en Egypte, où les victimes assassinées de l'holocauste dans l'enfer d'un brasier. L'auteur de la fresque, Miklos Bokor, était un artiste juif hongrois rescapé des camps nazis en 1944, à l'âge de 17 ans.
"Quand il s'est installé dans le Lot, il a décidé d'acquérir cette chapelle et l'a transformé en mémorial de la Shoa mais aussi de toutes les personnes déplacées à travers le monde", rappelle Charles Soubryran, chercheur indépendant en histoire de l'art.
Une solution à trouver
Inscrit à l'inventaire des monuments historiques, l'édifice n'est pas encore classé. C'est le combat d'un collectif naissant. " Nous avons déjà saisi les politiques de la région et nous allons adressé un courrier à la Ministre de la culture pour qu'elle prenne les choses en main, car cela va bien au delà du patrimoine régional", relate encore Charles Soubryran.
Le collectif espère le rachat de la chapelle par une collectivité qui saura préserver ce bien universel en hommage au peuple juif.
( Avec Nathalie Rougeau et Jean-Pierre Jauze)