« Nature humaine » : les trente années avant l’an 2000 vues par une famille d’éleveurs du Lot. Une recette terroir mais la recette du succès pour Serge Joncour qui a remporté ce lundi 2 novembre l’un des prix littéraires les plus convoités.
Sans fleurs ni couronnes mais aussi sans flonflons ce Femina de Toussaint confiné pour Serge Joncour. L’écrivain qualifie ce prix de « joie blessée et insavourable » à l’heure où les libraires sont portes closes. « Aussi je reçois un prix prestigieux alors qu’on ne peut plus vendre des livres. J’ai beaucoup d’imagination mais ça, je ne pouvais pas le concevoir » confiait-il après sa victoire à ans notre collègue Manon Botticelli.
Mondialisation face au terroir
Et à l’heure où la mondialisation est pointée du doigt comme vecteur de la pandémie, au moment où la planète n’est plus un village, où les grands réseaux de distribution sont parfois abandonnés pour un retour au local, Joncour a justement opté pour un héros qui a fait le choix « de ne pas bouger ».C’est dans le Lot qu’il a choisi de planter le décor de son livre primé. « On ne connaît pas à moins d’y aller et on en a une image un peu idéalisée ». Il était dans ce département au soir de la tempête de 1999 et dit ne s’en être « jamais remis ». Le changement climatique, les caprices d’une nature qui reprend ses droits sont sans nul doute les autres protagonistes de « Nature humaine » paru chez Flammarion.
La nature comme héroïne
« Si vous aviez vingt ans en 1981, si vous avez une sensibilité de gauche et écolo vous allez adorer. Sinon, vous allez aussi adorer » résume ainsi l’ouvrage Dominique Jeay libraire indépendant à Mazamet dans le Tarn. Une fibre écolo que Joncour déroule depuis des années mais qui nous parle plus que jamais.« Mon livre s’appelle Nature Humaine parce qu’il n’y a pas la nature d’un côté et l’homme d’un autre, c’est un tout » confie l’auteur habitué du Lot. Son précédent roman « Chien-loup » s’y déroulait également. Il mettait en scène un couple de Parisien venus passer l’été dans une maison coupée du monde, histoire de s’éloigner du chaos de la ville. Décidément, encore des écrits annonciateurs de la situation actuelle ?