Depuis fin mai, des signalements d'attaques sur des troupeaux dans des pâtures en plein air et dans des exploitations se sont multipliés dans le Causse Lotois. L’Office français de la biodiversité confirme que le loup est bien à l'origine de ces prédations. Les éleveurs sont tous inquiets et en colère.
Ce que redoutaient les éleveurs de brebis du Lot s'est confirmé. Le loup est bien présent dans le département. La préfecture l'a formellement annoncé : "l’Office français de la biodiversité, au vu des éléments recueillis notamment par les lieutenants de louveterie du département, a acté la présence d’un loup dans le département du Lot. La prédation par le loup est retenue pour sept attaques, qui se sont traduites par 22 animaux morts et 20 animaux blessés."
"On ne fait pas ce travail pour ramasser des brebis mortes"
Les éleveurs ne sont pas surpris. Depuis des mois, ils alertent les autorités sur la présence d'un loup dans le secteur du Causse. Un animal qui a attaqué à plusieurs reprises des troupeaux. Guillaume Bouyssou a subit deux attaques directement dans son exploitation, l'agriculteur a perdu neuf brebis.
On ne fait pas ce travail pour ramasser des brebis mortes. On dort pas tranquille. On rentre les animaux tous les soirs : c'est pas une solution.
Guillaume Bouyssou, éleveur de brebis
Les services de la Préfecture du Lot se sont engagés à mettre en œuvre des mesures de protection et assurent qu'elles seront renforcées.
Parcs électrifiés, tirs d'effarouchement
Dès les premières suspicions de prédation par un loup, un arrêté préfectoral a été pris afin d’ordonner aux lieutenants de louveterie une mission de veille et d’effarouchement, sous forme de tirs non létaux. Ces tirs sont possibles de jour comme de nuit, du 10 juin au 8 juillet 2022, par les lieutenants de louveterie désignés.
Selon la préfecture du Lot, depuis cette mesure, "les actes de prédation sont moins fréquents même si la présence du loup dans le même secteur est toujours avérée".
Pour se prémunir des attaques nocturnes, les éleveurs ont organisé le parcage des animaux. Une solution insatisfaisante qui engendre, selon eux, une perte économique (consommation du fourrage prévu pour l'hiver) et un stress des bêtes.
Suite à un comité départemental loup organisé le 22 juin entre éleveurs, élus et préfecture, il a été acté plusieurs mesures comme "l'anti-divagation des chiens afin de ne pas ajouter de difficultés dans les élevages du secteur, la mise à disposition de parcs de contention électrifiés, l’indemnisation des animaux attaqués et enfin la mise en place des zonages afin que l’accompagnement financier de mesures de prévention pérennes soit possible pour les élevages lotois.
Le loup présent dans dix départements d'Occitanie
Selon l'Office français de la biodiversité, le loup serait présent dans dix des 13 départements de l'Occitanie. Notre région abriterait actuellement entre 12 et 15 individus. Récemment, le préfet des Hautes-Pyrénées a autorisé les tirs de défense en cas d'attaques de loups sur le secteur d'Hautacam.
Face à cette recrudescence de prédation, certains éleveurs appellent à la mobilisation. Une manifestation "contre les prédateurs" est organisé samedi 2 juillet à 8h30 à Lourdes.