Lot : l'institut Camille Miret doit fermer son service de réinsertion d'adultes atteints de troubles psy pendant 6 mois

150 personnes ont manifesté ce 13 avril pour protester contre la fermeture pendant 6 mois d'une unité de l'institut Camille Miret de Leyme dans le Lot. Spécialisé dans la santé mentale, cet établissement va fermer son unité de réinsertion des adultes jusqu'au 31 octobre. La direction justifie cette décision par le manque de personnel.

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Mercredi dernier, les élus du Comité Social et Economique ont appris la fermeture de l'unité R2 de Leyme qui fait partie de l'institut Camille Miret. Une intersyndicale s'est mobilisée ce 13 avril 2022 en signe de protestation.

150 personnes ont manifesté

Pour le personnel de l'unité de l'institut Camille Miret, la fermeture même temporaire de l'unité qui accueillait jusqu'alors des adultes en réinsertion suite à des troubles mentaux n'est pas acceptable. L'intersyndicale CGT, CFDT, CFE-CGC a donc décidé d'organiser un rassemblement devant l'établissement.

150 personnes, dont le personnel mais aussi des familles de résidents, ont ainsi manifesté leur désaccord devant les locaux. Sylvie Roustan de l'intersyndicale : "le service R2 accueille des patients avec des pathologies au long cours. Avec la nouvelle tarification 2022 pour la psychiatrie, ce sont des patients qui ne rapportent rien. Ce n'est pas un hasard si c'est ce service que l'on ferme."

Aujourd'hui le personnel soignant ne se retrouve plus dans son boulot. On nous envoie boucher des trous en fonction des urgences. C'est désespérant, c'est alarmant. Il faut que les politiques se bougent !

Sylvie Roustan, intersyndicale Institut Camille Miret de Leyme (Lot)

Faute de personnel suffisant, la direction a décidé de fermer cette unité à compter du 19 avril jusqu'au 31 octobre 2022. Pour la directrice générale de l’institut Camille Miret Frédérique Yonnet : "comme tous les établissements psychiatriques nous avons des difficultés à recruter des soignants. Les salariés sont épuisés, fatigués, ne peuvent pas prendre leurs congés. Si nous arrivons à recruter nous rouvrirons ce service. Sinon, il faudra s'adapter. La question qui se pose est aussi celle de la qualité de la prise en charge. Elle est bonne jusqu'à présent donc il ne faut pas qu'elle soit modifiée."

Selon le personnel, il manquerait entre 22 et 26 personnels soignants.

Les 13 adultes résidents ont été dispatchés dans les autres services, ce qui n'est pas sans conséquence. Frédéric Bardin, éducateur au sein du service R2 qui sera fermé : "On sait la psychiatrie en difficulté mais là, c'est une grosse surprise. Les patients ont dû être replacés dans les autres services, eux qui sont souvent ballotés d'un endroit à l'autre pendant leur parcours de soins. Nous nous sommes réunis toute la semaine, personnel soignant, éducateurs et direction pour que tout se passe au mieux. Mais avec cette mesure, c'est tout le projet insertion, réhabilitation, qui tombe à plat". 

L'institut Camille Miret de Leyme

L'institut Camille Miret est une association à but non lucratif spécialisée dans la prise en charge de la santé mentale dans le département du Lot. Elle est présente sur plusieurs sites.

Elle accueille, soigne et accompagne des personnes souffrant de troubles psychiatriques ou psychologiques et des personnes en situation de handicap mental ou psychique, des adultes comme des enfants. Là, il s'agit de l'unité R2 qui accueille les adultes et qui sera fermée la semaine prochaine. 

La direction explique que l'établissement n'arrive pas à recruter. Cette fermeture pendant plus de 6 mois permettrait donc selon elle aux personnels de pouvoir prendre leurs congés. Le personnel (environ 15 personnes) lui aussi sera dispatché dans les différentes unités.

Les difficultés se sont accumulées et n’ont cessé d’aggraver la situation depuis plusieurs mois. Les démissions se sont enchaîné et le personnel n'a pas été remplacé en totalité. En septembre 2021, une centaine de salariés avait manifesté pour dénoncer le manque d’effectifs chronique et des conditions de travail dégradées. Une situation inquiétante aggravée par la crise sanitaire.

Pour l'instant, il n'est pas prévu d'autres actions. A moins que cette fermeture temporaire ne devienne définitive. Les syndicats craignent aussi la fermeture du service Enfants et Adultes polyhandicapés de la Maison d’Accueil Spécialisée lotoise. "Je ne sais pas, reconnaît la directrice de l'établissement. Vous ne pouvez pas dire que les patients sont en danger et le personnel fatigué en maintenant l'activité. Il faut prendre des décisions et ce n'est pas de gaieté de cœur. C'est lourd de sens."

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