C'est une première dans le Lot : près de Cahors (Lot) un restaurateur s'est équipé d'un robot pour assurer le service en salle. Une solution d'urgence pour palier le manque de main d'œuvre, en attendant de trouver le personnel manquant.
C’est une scène digne d’un film de science-fiction. Depuis quelques semaines Bella a rejoint l’équipe du restaurant Le Cap 180 à Cieurac, dans le Lot. Mais avec ses oreilles de chat et sa voix préenregistrée, Bella n’est pas une serveuse comme les autres : c’est un robot bien élevé, capable de porter 40 kilos de plats et de servir quatre tables d’un seul passage.
Limités par leurs deux paires de bras, le couple de propriétaires du restaurant ont décidé d’investir 20 000 euros dans l’achat de cette prouesse technologique afin de soutenir leur activité. « On est confronté à des problèmes de recrutement comme dans beaucoup d’autres endroits, souligne Geoffrey Ruamps, co-gérant. Lorsque notre serveuse est partie, nous n’avions que 15 jours pour la remplacer et ce n’était pas suffisant pour trouver quelqu’un d’autre. »
Une solution d'urgence
Attention, pour Geoffrey Ruamps, ce robot n’est pas la fin des serveurs humains, seulement un outil d’aide. « On ne prend le travail de personne, au contraire nous restons ouverts à une candidature », précise-t-il.
"Il ne faut pas voir ça comme le remplacement d'une personne mais comme une solution d'aide"
Geoffrey Ruamps, restaurateur
En salle, les clients se sont rapidement habitués à ce nouveau membre de l’équipe un peu spécial. « Moi je l’appelle Minou et je le trouve très bien ce robot », sourit Florence. Quelques tables plus loin, Luc récupère ses plats tout juste arrivés sur le dos de Bella. Il vient manger dans ce restaurant plusieurs fois par semaine : « Il n’a pas le sourire de la serveuse, mais ça a l’air de les soulager. Je pense qu’on s’oriente vers ce genre de solution à l’avenir, même si on perd un peu le contact humain. »
Malgré tout la salle n’est pas exclusivement réservée à Bella puisqu’elle partage l’espace avec la co-gérante, chargée de servir le pain, l’eau et débarrasser les tables. En service depuis quelques semaines, Bella n’a pas déçu ses propriétaires. « Nous devons assurer un certain rendement et répondre aux besoins de la clientèle, justifie Geoffrey Ruamps. Mais on veut garder le contact humain en priorité. »
Les co-gérants espèrent donc qu’à l’avenir, Bella viendra plutôt seconder un nouveau salarié, afin de lui ôter une partie de la charge physique… pour se concentrer sur le relationnel.